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LE MAL N'EXISTE PAS (R. Hamaguchi)

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Le mal n’existe pas,  lauréat du grand prix du jury de la Mostra de Venise en 2023, est un long-métrage du réalisateur japonais Ryūsuke Hamaguchi.

Cinéaste à l’inspiration impatiente, Ryūsuke Hamaguchi, né en 1978, enchaîne les films. C’est avec les quatre volets de Senses (2015), puis Asako I & II (2018) que le public français le découvre. La consécration arrive en 2021 avec Drive My Car. Adaptation d’une nouvelle de Haruki Murakami, le film obtient le prix du scénario au festival de Cannes, puis le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère et l’oscar du meilleur film international. Entre l’écriture et la réalisation, Ryūsuke Hamaguchi a pu répondre à des commandes d’artistes. Le mal n’existe pas est né de l’une de ces rencontres.

Une structure musicale

En 2021, la musicienne Eiko Ishibashi, auteure de la bande originale de Drive my car, propose à Hamaguchi de tourner des images destinées à accompagner l’une de ses performances musicales. De ce projet est né Gift, film expérimental présenté à Gand, Tōkyō et New York. Il constituera le socle sur lequel se construit Le mal n’existe pas, long-métrage destiné cette fois à l’exploitation en salles. D’un projet né des talents mêlés d’un cinéaste et d’une musicienne, le film a gardé une qualité mélodique toute particulière. Chaque séquence est conçue comme un mouvement au sens symphonique du terme. À moins qu’il ne s’agisse d’un opéra d’aujourd’hui.

L’histoire se déroule dans la région de Nagano, là où se trouvent les studios d’Eiko Ishibashi. Le scénario est lointainement inspiré d’une histoire qui s’y est réellement déroulée. Takumi (Hitoshi Omika) habite seul avec sa fille Hana, huit ans (Ryō Nisikawa), dans une maison isolée dans la forêt, aux abords d’un village de montagne. Il vit de divers petits métiers, en fusion avec la nature qui l’entoure, jusqu’à ce que le quotidien du village se voit bouleversé par un projet touristique d’ampleur. Une entreprise de Tōkyō a décidé d’implanter là un glamping, un camping chic destiné à des citadins en mal d’air frais, mais qui ne souhaitent pas renoncer au confort urbain. Envoyés par l’entreprise, deux émissaires (Ryūji Kosaka et Ayaka Shibutani) viennent dialoguer avec les villageois et tenter de les convaincre qu’ils pourront tirer des bénéfices de ce projet. Malgré leurs efforts, ils ne séduiront personne, surtout pas Takumi… Peu de temps après, Hana disparaît, et la petite communauté se lance à sa recherche dans la forêt…

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