LE MESSIE (G. F. Haendel)
Le succès du Messie lors de sa création, le 13 avril 1742, à Dublin, est resté inaltérable, au point d'identifier Haendel à cette seule œuvre pendant près de deux siècles. Il faudra attendre l'entre-deux-guerres pour que sorte peu à peu de l'oubli le reste de ses ouvrages, notamment une quarantaine d'opéras, une vingtaine d'oratorios et de nombreuses œuvres instrumentales, dont on connaissait seulement Water Music, Music for the Royal Fireworks et quelques concertos pour orgue. Originaire de Halle, en Saxe prussienne, Haendel, exact contemporain de Bach, commence sa carrière de musicien comme organiste et compositeur d'opéras. Un séjour en Italie (1706-1710) lui permet de s'initier aux styles de la péninsule. En 1712, il quitte sans autorisation son poste au service de Georg Ludwig, Électeur de Hanovre, pour se fixer à Londres... où il retrouve peu après son ancien employeur, devenu en 1714 le roi George Ier d'Angleterre. Haendel fait découvrir aux Britanniques, qui ne connaissent guère que les semi-operas dans la lignée de ceux de Purcell, un genre dont ils ignorent pratiquement tout, l'opéra italien, et dirige la Royal Academy of Music à Haymarket. En 1739, il délaisse l'opéra pour l'oratorio : abandonnant les modèles allemands et italiens, il crée un genre nouveau, l'oratorio anglais – assimilable à un ouvrage lyrique représenté au théâtre sans mise en scène ni décors, où les chœurs tiennent un rôle essentiel, et non nécessairement fondé sur les Écritures –, qu'il porte à son apogée avec Le Messie, qualifié par le musicologue Jean-François Labie d'« opéra métaphysique ».
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Écrit par
- Alain PÂRIS : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France
Classification
Média