NOUVEL OBS LE, hebdomadaire
Le Nouvel Obs est un magazine hebdomadaire qui a connu plusieurs changements de dénomination : il s’appelle L'Observateur politique, économique et littéraire à son lancement en 1950, puis L'Observateur aujourd'hui en 1953 ; devenu France-Observateur en 1954, Le Nouvel Observateur en 1964, puis L’Obs en 2014, il est renommé Le Nouvel Obs en 2024.
Son premier numéro, tiré à 20 000 exemplaires, paraît le 13 avril 1950 sous la direction de Claude Bourdet et Roger Stéphane. Premier hebdomadaire politique, L'Observateur va être concurrencé par L'Express, dont le premier numéro paraît le 16 mai 1953. Il connaît deux changements de titre successifs, L'Observateur aujourd'hui puis, en 1954, France-Observateur. Comme L'Express, il va militer en faveur de l'indépendance algérienne dès 1954, soutenir les mouvements de décolonisation et s’opposer à la politique du général de Gaulle. Hebdomadaire d'opposition, dotée d’une équipe rédactionnelle élargie, il voit son tirage augmenter grâce aussi à l’évolution de sa maquette offrant une large place à la photographie. Mais la fin de la guerre d'Algérie marque le déclin de ces hebdomadaires d'opposition. En 1964, France-Observateur est dans une très mauvaise situation : conflit interne à la rédaction, perte de lecteurs, absence de projet journalistique. L'Express connaît des difficultés similaires, et Jean-Jacques Servan-Schreiber opte pour le changement total de formule, sur le modèle des news américains comme Time. Ceci provoque des départs de journalistes dont celui de Jean Daniel, qui va entamer des négociations avec France-Observateur, Claude Perdriel y étant associé comme partenaire financier.
Le 12 novembre 1964, France-Observateur publie son dernier numéro, et le 19, c'est la première livraison du Nouvel Observateur, tiré à 50 000 exemplaires. La nouvelle équipe, autour de Jean Daniel et Gilles Martinet, manifeste une volonté réelle de changement tant dans la maquette que dans le contenu et le ton des articles. Situé résolument à gauche, le journal va soutenir François Mitterrand dans sa volonté de restructurer la gauche française non communiste à travers la FGDS, le Parti socialiste et le Programme commun. Sur le plan social et culturel, il devient également une référence élargissant ainsi son audience chez les intellectuels et chez les jeunes. En 1969, il dépasse les 200 000 exemplaires. Malgré une crise en novembre 1972, sa croissance se poursuit. Le volume du journal augmente, le format change, et en 1973 est introduite la formule du dossier hebdomadaire qui fait la « une ». Sa capacité à suivre « l'esprit du temps » explique son succès (450 000 exemplaires). En mars 1977, Claude Perdriel lance un nouveau quotidien, Le Matin de Paris qui disparaîtra en 1984, mais l'équipe de l'hebdomadaire refuse de s'associer à ce projet. C'est vers cette période que les positions de l'hebdomadaire, en particulier vis-à-vis des mouvements révolutionnaires du Tiers Monde, évoluent avec la dénonciation de leurs excès et le soutien actif apporté aux mouvements d'aide humanitaire. Il va permettre l'évolution des intellectuels vers une plus grande lucidité à l'égard des idéologies dominantes. Il est aujourd'hui assez proche des mouvements altermondialistes.
L'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981 modifie sa situation d'opposant, et un certain flottement va se manifester dans la stratégie à adopter, ce qui conduit à une nouvelle crise, en 1984 : perte de lecteurs, et donc de recettes publicitaires. Un plan de relance est mis en œuvre en 1985 tant sur le plan financier que rédactionnel. Jean Daniel reste directeur général de la rédaction et éditorialiste, Franz-Olivier Giesbert et Serge Lafaurie sont directeurs de la rédaction. L'hebdomadaire[...]
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Écrit par
- Christine LETEINTURIER : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-II-Panthéon-Assas, Institut français de presse
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