LE RADEAU DE LA MÉDUSE (T. Géricault)
La courte carrière de Théodore Géricault (1793-1824) commence sous l'Empire et s'achève avant la reconnaissance du mouvement romantique dans la peinture française, aux Salons de 1824 et 1827. Il fut cependant un modèle pour la génération des peintres qui représentent le romantisme au plein sens du terme : Delacroix, Sigalon, Horace Vernet ou Eugène Devéria. Malgré sa date précoce, Le Radeau de la Méduse (musée du Louvre) peut être considéré comme l'une des premières œuvres marquantes du romantisme, même si à l'époque elle ne fut pas perçue comme telle. Le sujet est fourni par le naufrage en 1816 de la frégate française la Méduse, au large des côtes de l'Afrique. Le peintre traite cette scène de l'histoire contemporaine comme un épisode sans héroïsme dont tous les acteurs sont anonymes. La toile, immense, montre au premier plan le désespoir et la mort ; les cadavres représentés avec un réalisme brutal presque morbide sont traités dans un clair-obscur dramatique, la composition très équilibrée est bâtie sur des diagonales en profondeur. Géricault accentua par la suite dans son travail les aspects les plus novateurs du Radeau de la Méduse, développés d'une autre manière dans ses lithographies, l'estampe n'étant plus seulement alors une possibilité de diffusion de l'œuvre d'un artiste, mais un moyen d'expression à part entière au même titre que la peinture.
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Écrit par
- Barthélémy JOBERT : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Média