Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LE ROI DES AULNES, Michel Tournier Fiche de lecture

Un roman réaliste et métaphysique

Roman métaphysique, parce que récit d'une quête et d'un hypothétique salut, Le Roi des aulnes est aussi un roman réaliste. C'est sans doute la coexistence de deux visions et de deux discours qui donne à l'œuvre sa force et son originalité. D'un côté, les « écrits sinistres » de Tiffauges (« tief Auge » pour les allemands, c'est-à-dire « œil profond ») où celui-ci, livré à ses seules obsessions, reconstruit la réalité en un système de signes et de présages. De l'autre, la chronique implacable des horreurs de la guerre : les chasses du maréchal Göring, la vie d'une napola, les têtes des commissaires juifs conservées dans des bocaux, les vivisections du docteur Mengele, autant d'épisodes tragiques, tous inspirés par des faits véridiques et les témoignages des acteurs de l'époque. Ces misères du IIIe Reich perçues à travers le regard d'un pervers placent Le Roi des aulnes dans le sillage du Docteur Faustus (1947) de Thomas Mann, autre grand roman allégorique fondé sur les délires du nazisme, et en font très certainement le chef-d'œuvre de Michel Tournier.

— Philippe DULAC

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure

Classification

Média

Michel Tournier - crédits : Rapahel Gaillarde/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Michel Tournier