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LE SACRIFICE (A. Tarkovski), en bref

« Je considère que notre civilisation mourra du progrès matériel, à cause non pas des conséquences physiques, mais bien plutôt des conséquences spirituelles qui en résultent. » Cette réflexion est à l'origine du dernier film d'Andrei Tarkovski (1932-1986), un des rares cinéastes à l'inspiration authentiquement et ouvertement religieuse qu'ait connus le cinéma de la fin du xxe siècle. Impossible de ne pas évoquer Ingmar Bergman, présent ici à travers l'acteur principal, Erland Josephson, l'opérateur Sven Nykvist, les décors de l'île de Gotland en Suède... Mais Le Sacrifice d'Andrei Tarkovski se veut intemporel et universel, à la façon d'une parabole, tandis que son écriture relève ouvertement du sacré, dans ses mouvements de caméra comme dans sa lenteur rituelle. De même que le héros, Alexandre, écrivain et journaliste, sacrifie ce qui lui est le plus cher, la maison qui abrite sa famille et ses amis, à l'annonce – réelle ou imaginaire – d'une apocalypse nucléaire, le spectateur est invité à se débarrasser de la matière des images, pourtant magnifiques, pour tendre vers l'invisible, la plus haute vocation du cinéma.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

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