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LE SONGE, August Strindberg Fiche de lecture

Dans l'ensemble de l'œuvre théâtrale diverse et géniale du grand dramaturge suédois August Strindberg (1849-1912), l'habitude est de retenir avant tout Le Songe (1901) : on aura rarement, semble-t-il, poussé plus loin la représentation sur scène de notre univers intérieur.

Un drame symbolique

Cette étrange pièce est difficile à résumer : la fille d'Indra (le dieu hindou, souverain du Ciel) a décidé de venir sur terre pour se rendre compte de l'état de la condition humaine. Elle se rend donc dans toutes sortes de milieux, notamment au sein d'un couple marié, assiste à bon nombre de scènes plus ou moins tirées de la vie quotidienne en essayant de comprendre, mais en vain : « Indra, maître du ciel,/ Écoute-nous !/ Écoute nos soupirs ! Non, la terre n'est pas pure/ Et la vie n'est pas bonne,/ Les hommes ne sont pas méchants/ Mais ils ne sont pas bons non plus./ Ils vivent comme ils peuvent/ Au jour le jour. » Son unique constatation, qui revient avec la permanence d'un leitmotiv, est « Ah ! Que les hommes sont à plaindre ». Il semble que, seul sur terre, le poète soit en mesure d'assumer son sort avec bonheur. Son enquête achevée, la fille d'Indra, qui s'appelle désormais Agnès, gagne l'éther.

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Écrit par

  • : professeur émérite (langues, littératures et civilisation scandinaves) à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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