LÉGUMES
Les systèmes de production légumière
La production marchande des légumes est réalisée dans deux secteurs bien différents : le maraîchage et le secteur légumier de plein champ. S'y ajoute celle des jardins familiaux qui assure l'auto-approvisionnement d'une partie de la population. Il est évident que les légumes issus de ces trois secteurs sont à la fois complémentaires et concurrents au stade de la consommation.
Le maraîchage
Le maraîchage est le volet intensif de la production légumière dont la destination est essentiellement la vente en frais.
Son origine remonte au xviiie siècle où, à la lumière de la diffusion des expérimentations menées dans l'enceinte du Potager du Roy à Versailles par l'agronome La Quintinie, les cultures légumières se sont développées, dans un premier temps, à la périphérie des villes dans les zones de marais, aux sols riches en matière organique et dotés de bonne capacité de rétention en eau – par exemple, le Marais de Paris – et donc favorables à la production des légumes en période estivale.
Au siècle suivant, l'expansion du maraîchage s'est faite autour des villes de garnison (Maisons-Alfort, Lunéville, Rennes...), avec une orientation vers les cultures de contre-saison, devenues possibles grâce à l'approvisionnement aisé en fumier de cheval pour la confection des couches chaudes et à l'utilisation des châssis. Enfin, l'avènement du chemin de fer, puis le développement des moyens de transport rapides ont déplacé les centres maraîchers vers des zones plus favorables sur le plan climatique ou édaphique (Vaucluse, Roussillon, région nantaise, Saumurois...). C'est approximativement la situation telle que nous la connaissons aujourd'hui, une situation néanmoins mise à mal par la concurrence des bassins légumiers plus méridionaux ou par le différentiel d'organisation et de dynamisme entre bassins maraîchers français.
Dans les exploitations maraîchères, l'assolement est plutôt réservé aux espèces légumières et la rotation des cultures est rapide grâce au forçage et à l'utilisation d'espèces à cycle court. Ainsi, dans les exploitations maraîchères traditionnelles de la banlieue parisienne au sortir de la Seconde Guerre mondiale, on pouvait dénombrer jusqu'à sept cultures successives sur la même parcelle (ou sole) en une seule année. L'intensification de la production est renforcée par l'utilisation des abris et de la chaleur artificielle, la pratique de la mise en place des cultures par plantation, le recours systématique à l'irrigation et l'apport massif de fumures organiques et minérales. Elle n'est pas sans incidence sur la vie des entreprises ou sur l'environnement : abondance de la main-d'œuvre (notamment pour les récoltes), déséquilibre biologique des sols, abondance des intrants (énergie, engrais, produits phytosanitaires, etc.) et, en définitive, coûts de production élevés.
Il existe différents types de maraîchage :
– le maraîchage polyvalent de ceinture verte caractérisé par des exploitations de faible surface agricole utile (1 à 3 ha) et aux investissements limités. La gamme de légumes y est étendue en saison comme en contre-saison (30 à 35 articles ne sont pas rares) et les produits sont commercialisés, généralement en circuit court, sur les marchés locaux. Ce secteur, mal organisé mais bénéficiant d'une clientèle à demeure, subit la concurrence des bassins spécialisés et, surtout, la pression foncière due à l'urbanisation. De ce fait, le maraîchage périurbain est aujourd'hui en constante régression ;
– le maraîchage spécialisé (ou maraîchage de bassin). La spécialisation est attribuable soit aux espèces cultivées à la faveur de dispositions naturelles de climat, de sol ou d'irrigation (légumes-racines dans les sols alluvionnaires, mâche[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Yves PÉRON : professeur honoraire de l'Institut national d'horticulture d'Angers.
Classification
Médias
Autres références
-
ALIMENTATION (Aliments) - Classification et typologie
- Écrit par Ambroise MARTIN
- 4 590 mots
- 1 média
Les fruits et leslégumes présentent des caractéristiques communes : une densité énergétique (kilocalories/100 g) généralement faible, car ils sont riches en eau, et une haute densité nutritionnelle (teneur en nutriments indispensables – vitamines et minéraux – par 100 kilocalories). Les fruits se... -
ORTIE
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 584 mots
« Mauvaise herbe » détestée, l'ortie est pourtant l'une des plantes les plus utiles d'Europe. Les deux espèces les plus répandues, l'ortie dioïque ou grande ortie (Urtica dioïca) et l'ortie brûlante ou petite ortie (Urtica urens), ont les mêmes emplois. Plante...
-
PESTICIDES
- Écrit par Alain BLOGOWSKI
- 5 098 mots
- 3 médias
...de l’exposition du consommateur à un risque, sont toujours fondés sur des échantillonnages réalisés de manière aléatoire). Concernant les fruits et légumes (2 917 échantillons), il s’avère que 41,1 p. 100 des échantillons contiennent des résidus détectables (65,9 p. 100 pour les fruits et 29,1 p. 100... -
PISSENLIT
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 332 mots
Curieusement, les Anciens ne parlent pas du pissenlit (Taraxacum officinale Weber ; composées) dont le nom apparaît au xvie siècle, en même temps que la relation de ses propriétés diurétiques (Jérôme Bock, 1546). Olivier de Serres (1600) est l'un des premiers à mentionner l'emploi cholagogue des...