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ANDSNES LEIF OVE (1970- )

L'héritage scandinave

Un jeu d'une rare délicatesse, une très riche palette de couleurs, d'attaques et de nuances, ainsi qu'un phrasé à la fois souple et sobre donnent à Leif Ove Andsnes une place de choix parmi les plus sensibles interprètes de sa génération. Son répertoire s'étend sur toute la période classique et romantique et met particulièrement en valeur les compositeurs scandinaves : Edvard Grieg bien entendu – notamment avec la Sonate pour piano, op. 7, et la Ballade, op. 24, pages rarement visitées par les virtuoses, ainsi qu'un choix de pièces lyriques qu'il enregistre sur le piano même du compositeur, un Steinway modèle B datant de 1892, conservé au musée de Troldhaugen près de Bergen – mais aussi Johann Halvorsen, David Monrad Johansen, Carl Nielsen Harald Saeverud, Geirr Tveitt ou Fartein Valen, qu'il interprète avec autant d'authenticité que d'émotion. Cela ne l'empêche pas de fréquenter assidûment la musique du xxe siècle (György Kurtág, Witold Lutosławsky, Bent Sørensen ou Karol Szymanowski), ni de créer des partitions contemporaines, telles que True Life Stories de Mark-Anthony Turnage (2000) et le Concerto pour piano de Marc-André Dalbavie (2005) qui lui est dédié. Avec une pincée d'humour, il lui arrive de proposer en bis sa propre transcription d'une chanson de Charles Trenet. Il assure enfin la direction artistique du festival de Risør en Norvège et anime, en Californie, l'Ojai Music Festival.

Leif Ove Andsnes se trouve, la quarantaine à peine dépassée, à la tête d'une discographie de taille déjà respectable. Les compositeurs classiques – Haydn (sonates et concertos), Mozart (concertos), Beethoven (concertos) – n'y sont pas oubliés. La musique romantique – de nombreuses pièces de Chopin (avec les trois sonates pour piano, y compris la première si souvent dédaignée), Schubert (lieder et dernières sonates), Liszt (un très remarquable récital), Schumann (œuvres pour piano seul, trios et quintette) et Brahms – en constitue le noyau central. Y figurent plusieurs versions de référence (les concertos pour piano de Schumann et Grieg) à côté de belles interprétations des concertos de Rachmaninov, du deuxième concerto de Liszt, du troisième de Prokofiev, ainsi que de partitions concertantes signées Britten ou Chostakovitch. Outre les musiciens scandinaves cités plus haut, Leif Ove Andsnes affiche toujours un goût marqué pour Bartók (sonates pour violon et piano), Janáček (pièces pour piano) et les pages contemporaines que nous avons évoquées, manifestant ainsi toute l'étendue de ses curiosités.

— Pierre BRETON

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Média

Leif Ove Andsnes - crédits : L. Svenkerud/ D.R.

Leif Ove Andsnes