LEMMING
Petit rongeur au corps ramassé, aux membres courts, peuplant les toundras, les taïgas, les forêts de conifères et autres biotopes enneigés du nord de l'Amérique du Nord et de l'Eurasie. Classe : Mammifères ; ordre : Rongeurs ; famille : Muridés.
Les lemmings, représentés par une dizaine d'espèces dont le lemming à collier, le lemming des bois, le lemming commun..., ont une tête trapue, des yeux et des oreilles petits, et une queue courte. La couleur de leur pelage varie en fonction de l'espèce mais, pour beaucoup, elle prend une teinte blanchâtre l'hiver après une mue automnale. Les lemmings mesurent 10 centimètres de longueur et pèsent entre 20 et 100 grammes selon les saisons. Leur espérance de vie ne dépasse guère un an et demi.
Le lemming des neiges (Dicrostonyx torquatus) possède une énorme griffe supplémentaire, qui pousse sur les troisièmes ou quatrièmes doigts à la fin de l'automne et qui tombera au printemps. Celle-ci lui permet de creuser des tunnels dans la glace.
Les lemmings se nourrissent de bulbes, de racines, d'herbes séchées et d'écorces en hiver, d'herbes et de feuilles en été.
Ces animaux se reproduisent toute l'année et peuvent avoir six ou sept portées par an. L'hiver, ils construisent des nids dans leurs galeries sous la neige ; ils sont alors à l'abri des prédateurs tels que les corbeaux, les chouettes harfangs ou autres oiseaux de proie. Le temps de gestation est de trois semaines. Les jeunes (de trois à huit en moyenne), qui naissent nus et aveugles, seront sevrés au bout de trois semaines.
Les lemmings sont plutôt solitaires. Périodiquement, de brusques accroissements de population surviennent, particulièrement lors des hivers sans gel entraînant d'importantes migrations. Au début, les départs semblent se faire dans le désordre le plus total mais rapidement les individus se rejoignent et forment de véritables troupes. Cette concentration d'animaux provoque un stress intense suivi de paniques, de bagarres et de phénomènes d'épuisement. Ces exodes massifs se terminent généralement par de grandes épidémies, des famines ou des noyades dans les lacs, les cours d'eau ou les fjords, puis la population résiduelle retrouve un comportement normal. Longtemps interprétés comme des suicides collectifs, ces phénomènes de régulation sont en fait cycliques et naturels.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie-Claude BOMSEL : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
Classification
Autres références
-
RONGEURS ET LAGOMORPHES
- Écrit par Robert MANARANCHE et Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ
- 2 872 mots
- 14 médias
Il en est de même pour le lemming (Lemnus lemnus) des régions septentrionales d'Europe. Tous les neuf à onze ans, on constate en Scandinavie, pour des raisons complexes encore mal élucidées, des accroissements considérables de populations, suivis d'exodes massifs qui se terminent généralement par d'énormes...