LENA
Climat et hydrologie
Le climat du bassin supérieur de la Lena est marqué par une forte influence continentale, tandis que celui du bassin inférieur est de nature arctique. Un puissant anticyclone sibérien se forme en hiver dans l'est de la Sibérie. Les hivers y sont caractérisés par un ciel clair et l'absence de vent. Les températures descendent entre –60 et –70 0C, avec une moyenne oscillant entre — 30 et — 40 0C en janvier. En juillet, la température moyenne varie de 10 à 20 0C. Le bassin de la Lena étant éloigné des eaux océaniques chaudes, les précipitations sont rares. Seules les montagnes du sud en reçoivent 600 à 700 millimètres par an. Les précipitations varient entre 200 et 400 millimètres dans une grande partie du bassin, mais descendent à 100 millimètres dans le delta. De 70 à 80 p. 100 des précipitations tombent en été sous forme de pluie. En hiver, seuls 50 millimètres de précipitations tombent, formant un léger manteau neigeux.
Les températures froides prolongées donnent naissance à des pingos, des lentilles de glace formées par les eaux de ruissellement qui s'accumulent au fil des ans entre les couches de permafrost et des couches de sol temporairement gelé. Parfois, les pingos se désagrègent violemment et éclatent en blocs de glace. Le permafrost se retrouve aussi par endroits dans les lits fluviaux et les plaines inondables.
Plus de 95 p. 100 des eaux de la Lena proviennent de la fonte des neiges et de la pluie. Le reste vient des eaux de ruissellement. Le bassin connaît souvent des crues élevées (en particulier des crues subites [cf. inondations]) en été et présente un débit très faible en hiver. Le flux s'interrompt parfois complètement lorsque le fleuve gèle jusqu'au fond du lit. Le débit annuel moyen de la Lena à l'embouchure est d'environ 16 500 mètres cubes par seconde. Le débit maximal enregistré dépasse 120 000 mètres cubes par seconde, et le débit minimal est descendu jusqu'à 1 000 mètres cubes. Le débit total annuel approche 420 kilomètres cubes. Pendant la période de crue, le niveau des eaux dans le cours supérieur et moyen augmente de 9 à 15 mètres, tandis qu'il s'élève de 18 mètres dans le cours inférieur.
La Lena est dépourvue de glaces dans le Sud pendant cinq à six mois et dans le Nord pendant quatre à cinq mois. La rupture de la glace au printemps endommage fortement les berges : les plaques de glace flottante broient les rochers, déracinent des arbres et emportent avec elles de larges morceaux de berge.
Chaque année, la Lena charrie dans la mer plus de 10 millions de tonnes de charge solide et environ 40 millions de tonnes de sédiments dissous. La proportion d'alluvions en suspension dans l'eau est faible : même dans les eaux de crue, elle ne dépasse pas 50 à 60 grammes par mètre cube. L'eau du cours inférieur contient entre 80 et 100 grammes de minéraux par mètre cube en période d'étiage et entre 160 et 500 grammes par mètre cube en période de crue.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Igor Vladimirovich POPOV : chercheur à l'Institut hydrologique d'État de Saint-Pétersbourg
Classification
Autres références
-
SAKHA RÉPUBLIQUE DE ou IAKOUTIE
- Écrit par Pierre CARRIÈRE
- 329 mots
La république autonome de Sakha ou Iakoutie occupe, dans l'Extrême-Orient russe, un territoire de 3 103 000 kilomètres carrés. C'est la plus grande république de la Fédération de Russie. Créée le 27 avril 1922, la république socialiste soviétique autonome de Iakoutie a proclamé son indépendance en...
-
SIBÉRIE
- Écrit par Vadime ELISSEEFF , Pascal MARCHAND et Guy MENNESSIER
- 14 170 mots
- 6 médias
Du bassin de la Lena au Pacifique s'étend l'Extrême-Orient russe, immense espace montagneux dans lequel les conditions naturelles déterminent des compartiments.