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FERRÉ LÉO (1916-1993)

La vie d'artiste

En novembre 1946, il fait ses débuts au Bœuf sur le toit. Il partage l'affiche avec les Frères Jacques et le tandem Roche et Aznavour. En 1947, débarquant d'une tournée catastrophique en Martinique, il se produit chez Francis Claude au Milord l'Arsouille et crée L'Île Saint-Louis, À Saint-Germain-des-Prés. Renée Lebas est alors sa première interprète : Elle tourne... la terre ; Suzy Solidor enregistre L'Inconnue de Londres. Catherine Sauvage, qui popularisera ses chansons quelques années plus tard, vient le voir au Caveau de la terreur, rue de la Huchette. Ferré va au Lapin à Gill écouter Jean-Roger Caussimon et lui demande de mettre en musique son poème À la Seine. Leur association durera plus de trente ans et donnera plusieurs chefs-d'œuvre : Comme à Ostende, Monsieur William, Mon Camarade, Le Temps du tango...

Il gagne très mal sa vie et Odette, sa femme, ne peut plus supporter les incertitudes de la vie d'artiste. Ils divorcent en décembre 1950.

Il rencontre Madeleine Rabereau, qui deviendra sa deuxième épouse en 1952, et tiendra un rôle prépondérant dans l'évolution de sa carrière. Leur amour durera dix-huit ans. Il débute avec Ça m'va et s'achève par Avec le temps. Avec Madeleine, Léo fréquente les anarchistes et participe à tous les galas de soutien organisés par le journal Le Libertaire et la Fédération anarchiste. Il restera fidèle jusqu'au bout à l'anarchie, qu'il décrit comme la « formulation politique du désespoir », aidant à la création de Radio Libertaire et ne se produisant à Paris, les dernières années de sa vie, qu'au Théâtre libertaire de Paris près de la République (T.L.P.-Déjazet).

Madeleine lui fait abandonner ses lunettes, couper ses cheveux et quitter son piano pour se présenter debout face au public.

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