SLEZAK LEO (1873-1946)
Le ténor autrichien Leo Slezak s'est particulièrement illustré dans les rôles wagnériens.
Leo Slezak, né le 18 août 1873, à Mährisch-Schönberg, en Moravie, dans l'Empire austro-hongrois (auj. Šumperk, en République tchèque), est découvert par le baryton Adolf Robinson, avec qui il étudie avant de débuter à l'Opéra de Brünn (auj. Brno, en République tchèque) le 17 mars 1896, dans le rôle-titre de Lohengrin de Wagner. Il interprète ensuite des rôles secondaires à la Hofoper de Berlin (1898-1899). Il débute au Covent Garden de Londres le 18 mai 1900, en incarnant Lohengrin. En 1901, Gustav Mahler l'appelle à l'Opéra de Vienne, où il entame une brillante carrière de Heldentenor (ténor héroïque) ; il appartiendra à cette prestigieuse institution jusqu'en 1927 (mais s'y produira occasionnellement jusqu'en 1933, date de ses adieux à la scène, le 26 septembre, dans le rôle-titre de Paillasse de Leoncavallo). Il débute à la Scala de Milan en 1905 (rôle-titre de Tannhäuser de Wagner). Il perfectionne sa technique auprès de l'immense Jean de Reszke, en 1907 à Paris. Il revient au Covent Garden, où il triomphe en 1909 dans le rôle-titre d'Otello de Verdi, qu'il reprend pour ses débuts, tout aussi éclatants, au Metropolitan Opera de New York, le 17 novembre de la même année, sous la direction de Toscanini. Il se produit durant quatre saisons au Met, où sa réputation grandit grâce à ses interprétations wagnériennes (Tannhäuser, Lohengrin, Walther des Maîtres chanteurs de Nuremberg), verdiennes (Manrico du Trouvère, Radamès d'Aïda), à son incarnation de Hermann (La Dame de pique de Tchaïkovski) sous la direction de Gustav Mahler... Leo Slezak se révèle également un excellent interprète de lieder.
Après avoir abandonné la scène lyrique, il se lance dans une carrière d'acteur de cinéma en Allemagne et en Autriche. Il meurt le 1er juin 1946, à Rottach-Egern am Tegernsee, en Bavière. Son fils, Walter Slezak (1902-1983), acteur américain renommé, intitulera son autobiographie What Time Is the Next Swan ? (« À quelle heure passe le prochain cygne ? », Doubleday, Garden City, New York, 1962), en référence à la question que son père aurait lancée à la fin d'une représentation de Lohengrin, lorsque l'embarcation, tirée par un cygne, aurait quitté la scène sans qu'il ait eu le temps de monter à bord. Les Mémoires de Leo Slezak ont été traduits en anglais sous le titre Songs of Motley : being the Reminiscences of a Hungry Tenor (Arno Press, New York, 1977).
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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