TINDEMANS LÉO (1922-2014)
Homme politique belge, Premier ministre du royaume de 1974 à 1978.
Né le 16 avril 1922 à Zwijndrecht, dans la province de Flandre orientale, Léo Tindemans appartient à une famille d'origine rurale. Il est licencié en sciences commerciales et consulaires en 1944, en sciences économiques en 1946 et en sciences politiques et sociales en 1967. En 1962 il a participé au Séminaire international de Harvard. En 1976, il devient professeur à l'Université catholique flamande de Louvain.
Entré en 1949 dans l'administration de l'État belge, en qualité de conseiller au ministère de l'Agriculture, il se consacre six ans plus tard à la vie politique au sein du Parti social-chrétien flamand (Christelijke Volkspartij, C.V.P., qui deviendra, en 2001, le Christen-Democratisch en Vlaams, C.D.&V.) où, de 1955 à 1965, il exerce successivement les fonctions de secrétaire du Centre d'études et de documentation, puis de secrétaire national du parti. Il devient membre de la Chambre des représentants en 1961.
En juin 1968, il entre dans le gouvernement belge. Ministre des Relations communautaires de juin 1968 à novembre 1971, puis ministre de l'Agriculture et des Classes moyennes de janvier 1972 à novembre 1972 dans les gouvernements présidés par Gaston Eyskens, il devient vice-Premier ministre, ministre du Budget et il est chargé de la Réforme institutionnelle, de janvier 1973 à janvier 1974, dans le gouvernement d'Edmond Leburton. En avril 1974, il forme lui-même un nouveau gouvernement, auquel participe — pour la première fois dans l'histoire belge — un parti dit communautaire (le Rassemblement wallon ou R.W.). Devenu minoritaire après l'écartement du R.W., ce gouvernement dissout le Parlement (mars 1977) et organise des élections anticipées, lors desquelles Tindemans remporte un succès considérable, grâce notamment à une imposante campagne personnelle sous le slogan « Tindemans, plus que jamais ! ». Plébiscité en quelque sorte, il préside un nouveau gouvernement, dont cependant ni la composition (notamment la participation de la Volksunie et des Fédéralistes démocrates francophones, deux partis communautaires) ni le programme (en particulier le pacte d'Egmont concernant la réforme de l'État) ne lui agréent. Le désaccord entre son propre parti et les autres partenaires de la coalition gouvernementale concernant la constitutionnalité des réformes institutionnelles prévues aboutit à la démission du gouvernement en octobre 1978. Aux élections de décembre 1978, il remporte une fois de plus un succès personnel, mais il n'est plus accepté comme candidat-Premier ministre par les autres partis. En avril 1979 il fait sa rentrée politique comme président du C.V.P., où il succède à Wilfried Martens, devenu Premier ministre, et occupe le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de celui-ci de 1981 à 1989. Il œuvre alors au rapprochement transatlantique, notamment à travers l’O.T.A.N.
Deux grands dossiers permanents accompagnent la carrière publique de Léo Tindemans : celui des réformes institutionnelles en Belgique et celui de la construction européenne. Comme ministre des Relations communautaires dans le gouvernement Eyskens, il a eu une grande part dans la révision de la Constitution en 1970 et dans l'instauration de l'autonomie culturelle en 1971. Puis, comme vice-Premier ministre chargé de la Réforme institutionnelle et comme Premier ministre, Tindemans s'est trouvé confronté au problème de l'application des mesures de régionalisation inscrites dans la Loi fondamentale. En 1974, son gouvernement procède à l'instauration d'une régionalisation préparatoire, qui ne satisfait personne. Un accord communautaire (le pacte d'Egmont) est conclu en mai 1977, mais, comme on l'a vu, il échoue sur le problème de l'inconstitutionnalité.
La construction[...]
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Écrit par
- Pierre HARMEL : ancien ministre des Affaires étrangères de Belgique, professeur à l'université de Liège
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
CHANGE - L'intégration monétaire européenne
- Écrit par Christian BORDES
- 14 365 mots
- 6 médias
...Simultanément, ils approuvent la création du Fonds européen de développement régional, se déclarent résolus à mettre en place l'union économique et monétaire etdemandent à Léo Tindemans, Premier ministre belge, de présenter un rapport de synthèse sur l'Union européenne à la fin de 1975.