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VAUDOYER LÉON (1803-1872)

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille - crédits : Frédéric Soltan/ Corbis/ Getty Images

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille

Fils de l'architecte académicien Antoine-Thomas-Laurent Vaudoyer, Léon Vaudoyer est l'un des quatre inventeurs de l'architecture romantique des années 1830. Prix de Rome en 1826 (projet d'un palais pour une académie de France à Rome), il séjourne à la villa Médicis en même temps que Félix Duban, Henri Labrouste et Joseph-Louis Duc, relevant avec eux les vestiges de l'Italie étrusque, romaine et médiévale, et de la Sicile grecque et normande. De retour en France en 1832, il achève le tombeau du général Foy, projeté en 1826, qui le fait connaître, et ouvre un atelier où se formeront Gabriel Davioud, Henri-Jacques Espérandieu, Jean-Juste Lish... Il est nommé inspecteur des travaux du palais d'Orsay, commencé par Jacques-Charles Bonnard en 1810 et dont Jacques Lacornée est architecte en chef. Avec ses trois compagnons romains, il expose au Salon de 1833 une « galerie chronologique » de l'architecture (perdue) et il s'engage dans une féconde activité d'historien de l'architecture nationale, publiant dans L'Encyclopédie nouvelle dirigée par les saint-simoniens Pierre Leroux et Jean Reynaud, dans Le Magasin pittoresque, où il rédige entre 1839 et 1842 quarante-sept « Études d'architecture françaises », enfin participant à L'Histoire de l'architecture en France, éditée par E. Charton. Il poursuivra ses investigations sur l'architecture nationale en relevant pour le comité des Monuments historiques les édifices civils de la Renaissance à Orléans (médaille d'or en 1855). Léon Vaudoyer exploite dès 1836 ses connaissance sur la Renaissance française dans un projet pour le concours de l'hôtel de ville d'Avignon, où il obtient le troisième prix (projet perdu). En 1838, il est enfin chargé d'un grand chantier qu'il poursuivra jusqu'à sa mort : l'agrandissement et la restauration du Conservatoire des arts et métiers, installé depuis la Révolution dans l'abbaye Saint-Martin-des-Champs. Pour construire les ailes nouvelles, il s'inspire librement de la Renaissance française, reprenant, par exemple, la porte Dauphine du palais de Fontainebleau. Après un projet de reconstruction de la Sorbonne en 1853 (en collaboration avec Duc) resté sans suite, il obtient la commande de la cathédrale de Marseille en 1852. Pour évoquer le rôle historique de l'antique cité dans la culture et l'économie de la Méditerranée, il choisit un genre roman, à dôme ovoïde sur la croisée et maçonneries à assises alternées qui se réfèrent à ses études toscanes ou siciliennes. Vaudoyer, élu en 1868 à l'Institut, était considéré par ses contemporains comme un « esprit romain et gaulois tout à la fois, préférant la force à la grâce et les déductions rigoureuses aux raffinements de l'atticisme. L'architecture était pour lui l'art des beautés relatives, locales et climatériques » (Charles Blanc).

— Françoise HAMON

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Écrit par

  • : professeur d'histoire du patrimoine à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Média

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille - crédits : Frédéric Soltan/ Corbis/ Getty Images

Cathédrale de la Nouvelle-Major à Marseille