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ZACK LÉON (1892-1980)

Né à Nijni Novgorod, Léon Zack décide très jeune de se consacrer à la peinture, et, s'il fait des études universitaires de lettres à Moscou, il suit également des cours de dessin et de peinture. En 1907, il expose pour la première fois au Salon de la Fédération des peintres moscovites, mais la guerre et la révolution ralentissent son activité. Il entreprend alors à travers l'Europe un voyage qui le mène à Florence, à Berlin, où il est décorateur des ballets romantiques russes de Boris Romanoff puis à Paris, où il s'installe définitivement en 1923. En 1926 a lieu sa première exposition personnelle à la galerie d'Art contemporain. S'attachant alors aux apparences, Léon Zack pratique une peinture réaliste dans laquelle la figure humaine s'intègre à des éléments du paysage, et évolue peu à peu vers un style empreint d'expressionnisme. Quelques années plus tard, on le trouve aux côtés de Christian Bérard, Tchelitcheff et Hosiasson, participant à un mouvement que Waldemar George qualifie de néo-humanisme. Cependant il abandonne peu à peu ce style et, en 1947, il n'exposera à la galerie des Garets qu'un ensemble de peintures abstraites.

Pendant quelque temps, il opte pour une non-figuration à tendance géométrique, mais il choisit ensuite une gestualité lyrique qu'il ne quittera plus, le tableau étant pour Léon Zack « un système organique et vivant qui traduit le conflit du formel et de l'informel, de la forme et de l'antiforme ». La dominante de ce système organique est la tache – « elle est pour moi l'essentiel du tableau », disait le peintre – qui engage sur la surface blanche de la toile une aventure autonome qui est toujours du domaine de la mobilité. Des formes diaphanes, éthérées, auxquelles il confère la légèreté, la transparence et la luminosité de l'aquarelle, s'inscrivent dans un processus de tensions où le dynamique s'oppose au statique, le clair au sombre, les tons chauds aux valeurs froides. Incertaines de leur devenir, ces formes sont à l'image de la diversité de la vie, des virtualités qui s'offrent à l'homme contemporain, tout en étant fortement empreintes de religiosité. Et ce n'est pas pur hasard si Léon Zack, devenu catholique fervent, a déployé dans le domaine de l'art sacré une très grande activité. On lui doit en particulier l'aménagement intérieur de plusieurs églises en Alsace, des vitraux pour la chapelle des Petits Frères des pauvres (1959) et pour l'église Sainte-Jeanne-d'Arc (1965) à Paris, une mosaïque pour la crypte au monument des Déportés du travail à Dortmund (1960) et le chœur de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, également à Paris, réalisé en 1971.

— Maïten BOUISSET

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