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ÉLIE DE BEAUMONT LÉONCE (1798-1874)

Élie de Beaumont - crédits : Archives Société géologique de France

Élie de Beaumont

Géologue français, polytechnicien de formation. En 1821, élève ingénieur à l'École des mines de Paris, Élie de Beaumont fait un premier voyage d'investigations géologiques dans les Vosges, région qu'il décrira plus tard d'une manière détaillée et précise.

Nommé professeur à l'École des mines en 1835, il devient en 1861 vice-président du conseil général de cette école, qu'il marquera par son influence.

Élie de Beaumont a donné à la géologie de très belles monographies régionales, entre autres celle des Vosges, celle de l'Etna et de sa région (où il a abordé les problèmes de relation entre les émanations volcaniques et métallifères, les roches volcaniques, les filons), celle de l'Esterel et des Maures.

Toujours dans le cadre de l'École des mines, où il est alors ingénieur en chef, il publie, avec la participation de Dufrénoy en 1842, la première couverture géologique complète de la France au 1/500 000, avec une notice explicative à laquelle ont participé de nombreux géologues, précieux inventaire des formations géologiques françaises qui servira de base aux études ultérieures.

Élie de Beaumont a apporté à la géologie une influence bénéfique par son esprit d'animateur et d'organisateur ; mais ses travaux sur les révolutions de la surface du globe, sur les systèmes de soulèvement des montagnes et la notion de réseau pentagonal restent les points essentiels de son œuvre.

Il fait du principe de direction le départ de sa théorie, qui aboutira à l'élaboration du réseau pentagonal. Il classe les chaînes de montagnes, d'après leur direction essentielle, en systèmes qu'il associe à des époques orogéniques (crises discontinues d'un même phénomène). Le vrai progrès qu'il a introduit est cette notion de phase discontinue dans les mouvements du sol. « La multiplicité des systèmes de montagne correspond à une crise constante et régulière dont l'action est intermittente. »

L'étude des relations entre les directions différentes des nombreux systèmes qu'il a classés a amené Élie de Beaumont à en concevoir une répartition géométrique à la surface de la Terre, matérialisée par son réseau pentagonal, qu'il a introduit dans une note à l'Académie des sciences en 1850 : « Note sur la corrélation des directions des différents systèmes de montagnes ». Il complétera et explicitera plus profondément cette notion dans son ouvrage : Notice sur les systèmes de montagne (1852).

Cette théorie, depuis lors réfutée, rencontrera à son époque un immense succès ; elle a pour mérite d'avoir donné à la géologie structurale une impulsion par les faits abondants qu'elle apportait.

Dans son ouvrage de 1852, Élie de Beaumont admettait que les causes générales des phénomènes géologiques étaient dues à un refroidissement et à la contraction de l'écorce terrestre, qui perdait peu à peu de sa chaleur propre.

Il faut enfin mentionner sa Géologie pratique, où il expose en quatorze leçons l'essentiel de ses théories, et le Rapport sur les progrès de la stratigraphie en France (1867), paru à l'Académie des sciences à l'occasion de l'Exposition universelle, consacré à la stratigraphie verticale et accompagné de la carte géologique de la France au 1/2 000 000.

— Myriam COHEN

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