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BREJNEV LEONID ILITCH (1906-1982)

Leonid Brejnev et Gustav Husák, 1981 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Leonid Brejnev et Gustav Husák, 1981

Né en Ukraine dans une famille d'ouvriers, Leonid Brejnev entre au Komsomol en 1923 et au P.C.U.S. (Parti communiste de l'Union soviétique) en 1931. Après avoir obtenu en 1935 son diplôme d'ingénieur métallurgiste, il devient permanent du parti en 1937 et travaille en Ukraine sous la direction de Khrouchtchev. En 1938, il est, comme secrétaire du comité régional de Dniepropetrovsk, remarqué par Khrouchtchev, alors chargé de purger l'Ukraine. Affecté sur le front sud pendant la Seconde Guerre mondiale, puis sur le front ukrainien à la direction politique de l'armée, il est promu général de brigade dans le district militaire des Carpates en 1944-1945 et chef de la direction politique de l'armée. Après la guerre, il joue à nouveau un rôle dans l'appareil du parti et devient, en 1946, premier secrétaire du comité régional de Zaporojie et, l'année suivante, de celui de Dniepropetrovsk. En cette qualité, il fait partie en 1949 du comité central du Parti communiste ukrainien. Nommé premier secrétaire du Parti communiste moldave en 1950, il met fin aux velléités d'indépendance du pays. Il devient membre du comité central du P.C.U.S. en 1952 et suppléant au bureau politique (présidium). Il entre, lors du XIXe congrès, au secrétariat du comité central. Mais il ne reste que brièvement au sommet du parti ; après la mort de Staline, il est éloigné du pouvoir et devient chef de l'administration politique de la marine, puis secrétaire du P.C. du Kazakhstan. En 1956, lors du XXe congrès, Khrouchtchev le fait revenir à Moscou et réintégrer aux postes de secrétaire du comité central et suppléant au présidium. Après le plénum du comité central de juin 1957 qui entérine la victoire de Khrouchtchev dans la lutte pour le pouvoir, Brejnev devient titulaire au présidium du comité central et, en mai 1960, il remplace Vorochilov à la présidence du présidium du Soviet suprême. Remplacé par Mikoyan à ce poste en 1964, il est l'un des artisans de la chute de Khrouchtchev auquel il succède au poste de premier secrétaire du parti et à celui de président du bureau du comité central du P.C. de la R.S.F.S.R. Au XXIIIe congrès (1966), il prend le titre de secrétaire général du comité central du P.C.U.S., titre qui n'avait pas été attribué depuis la mort de Staline.

Au cours des années soixante-dix, bien que des rumeurs circulent périodiquement en Occident sur la dégradation de sa santé, Leonid Brejnev consolide progressivement et sûrement son autorité au sommet du parti et de l'État, tout en conservant envers le bureau politique et le comité central la prudence qui lui a permis d'asseoir son pouvoir. Parallèlement on constate une certaine renaissance en sa faveur du culte de la personnalité (hommages des délégations des pays de l'Est et des partis communistes occidentaux pour son soixante-dixième anniversaire), l'accumulation des honneurs (la dignité de maréchal de l'Union soviétique lui est décernée en 1976), sa prééminence, enfin, dans l'appareil de l'État, consacrée par son élection en 1977 à la présidence du présidium du Soviet suprême.

L'habileté de Brejnev à assumer la double fonction d'arbitre entre les intérêts de tous les groupes représentés au Politburo (armée, appareil économique, appareil policier) et de symbole d'unité est la base de son autorité ; mais la situation de consensus qui en résulte entraîne une paralysie croissante du système et favorise l'immobilisme. Son domaine d'action privilégiée est la politique étrangère, notamment dans le but de renforcer la cohésion du bloc socialiste. La politique de détente qu'il pratique dans les années 1970 (signature de l'acte final de la Conférence d'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe le 1er juillet 1975, signature du traité S.A.L.T.-II[...]

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Écrit par

  • : sous-directeur d'études à l'École pratique des hautes études

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Média

Leonid Brejnev et Gustav Husák, 1981 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Leonid Brejnev et Gustav Husák, 1981

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