MASSINE LÉONIDE (1896-1979)
Danseur et chorégraphe né à Moscou dans une famille bercée par la musique : sa mère est soprano, et son père membre de l'orchestre du Bolchoï. Élève pour la danse et l'art dramatique à l'École impériale de Moscou, Léonide Massine est engagé en 1913 par Serge de Diaghilev ; au sein de la compagnie des Ballets russes, Enrico Cecchetti et Mikhaïl Fedorovitch Larionov complètent sa formation. Dès 1914, il connaît ses premiers succès comme danseur soliste dans La Légende de Joseph. Il règle, dès 1915, des ballets : Soleil de nuit (musique de Rimski-Korsakov, décors de Larionov, 1915), La Boutique fantasque (Rossini et Respighi, Derain, 1919), Le Tricorne (de Falla, Picasso, 1919). Jaloux de son indépendance, Massine quitte les Ballets russes en 1920, et, pendant quatre ans, il se partage entre Londres et Paris. Il est rappelé par Diaghilev en 1924 ; il restera dans sa compagnie jusqu'en 1929 (année de la mort de Diaghilev).
Il y règle : Les Matelots (Auric, Pruna, 1925), Le Pas d'acier (Prokofiev, Yakoulov, 1927) et Ode (Nabokov, Tchelitchev, 1928). En 1932, comme de nombreux membres de la compagnie des Ballets russes de Diaghilev, il travaille aux Ballets russes de Monte-Carlo dirigés par René Blum et le colonel de Basil ; il y règle Jeux d'enfants (Bizet, Mirot, 1932).
En 1936, les Ballets russes de Monte-Carlo se scindent : René Blum dirige les Ballets de Monte-Carlo, et le colonel de Basil dirige les Ballets du colonel de Basil, dont Massine est le chorégraphe attitré jusqu'en 1938. Il y crée la Symphonie fantastique (Berlioz, Bérard, 1936). En 1938, il est nommé par René Blum directeur artistique des Ballets de Monte-Carlo ; il y règle la Septième Symphonie de Beethoven (1939) et la Bacchanale de Tannhäuser (Wagner, Dalí, 1939). Massine abandonne toute activité pour cette compagnie en 1945. Simultanément, dès 1942, il travaillait avec le Ballet Theatre. Il apporte sa collaboration au Ballet international en 1944, au Sadler Welles Ballet ainsi qu'aux Ballets des Champs-Élysées en 1951. Il collabore aussi à plusieurs films dont il règle les chorégraphies : Les Chaussons rouges (1948), Les Contes d'Hoffmann (1951), tous deux de Michael Powell. À partir de 1960, il assure la direction artistique du Balletto europeo. En 1966, il recrée, avec la complicité de Serge Denham, le Ballet de Monte-Carlo. En 1968, Massine publie My Life in Ballet, et en 1976 un traité d'art chorégraphique intitulé Massine on Choreography. Il meurt le 16 mars 1979 à Cologne.
Grâce à Massine, le ballet est devenu une forme de spectacle complet dans lequel la danse doit être subordonnée aux autres arts (décors, musique) pour les approfondir de son expression la plus originale.
Ayant été attiré par la danse et le théâtre simultanément, il a su dans ses chorégraphies et ses interprétations réunir les deux en un tout. Il a réussi à intégrer à merveille la pantomime à la danse et à animer des groupes très importants dont chaque élément avait un rôle à jouer. Il a traité ses sujets en dramaturge et a rejeté la virtuosité cultivée pour elle-même. N'ayant pas limité son activité à la chorégraphie, il a aussi fait de nombreuses recherches sur le folklore indien d'Amérique du Nord, sa patrie d'adoption.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jane PATRIE : danseuse
Classification
Médias
Autres références
-
BALLET
- Écrit par Bernadette BONIS et Pierre LARTIGUE
- 12 613 mots
- 21 médias
...tendance s'accentue avec la guerre, qui coupe Diaghilev de ses sources russes. Après sa rupture avec Nijinski en 1917, il engage un nouveau chorégraphe, Léonide Massine, dont le style personnel, trépidant et sec, se tournera plus tard vers une forme de spectacle ambitieuse et monumentale. Il débute avec...