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LÉOPOLD III (1901-1983) roi des Belges (1934-1951)

Leopold III - crédits : Hulton Archive/,Getty Images

Leopold III

Roi des Belges de 1934 à 1951, fils du roi Albert Ier, il fait une partie de ses études au collège d'Eton en Angleterre. Il accomplit ensuite de nombreux voyages en Amérique, en Afrique et en Asie. Il monte sur le trône le 17 février 1934, à la suite du décès accidentel de son père. L'année suivante, il perd son épouse, Astrid de Suède (dont l'immense popularité l'a rendue légendaire), dans un accident de voiture en Suisse. De leur mariage, en 1926, étaient nés trois enfants : Joséphine-Charlotte, épouse du grand-duc Jean de Luxembourg, Baudouin Ier, qui régna de 1951 à 1993, et Albert, qui lui succéda sur le trône. Son but principal en politique étrangère est de maintenir avant tout la neutralité de la Belgique, qu'il réaffirme dans sa déclaration du 14 octobre 1936. En mai 1940, il prend la direction des opérations contre l'invasion allemande ; mais, devant l'ampleur des forces ennemies et en tant que commandant suprême de l'armée, il signe la capitulation sans conditions et annonce au gouvernement qu'il souhaite rester en Belgique et partager le sort de son armée. Il est interné à Laeken et le ministère Pierlot continue la résistance à Londres. En novembre 1940, le roi entreprend une démarche auprès du Führer, à Berchtesgaden, en vue de libérer les prisonniers. En octobre 1941, il épouse Liliane Baels, fille de l'ancien ministre et gouverneur de la Flandre-Occidentale, qui, par son mariage, devient princesse de Réthy. Cette union posera des problèmes sur les plans constitutionnel, juridique et sentimental, les Belges ne pardonnant pas à leur souverain d'avoir oublié sa première femme pour cette « intrigante ». Le 7 juin 1944, le roi est déporté en Allemagne avec sa famille, et son frère Charles est nommé régent de Belgique. L'attitude du souverain pendant la guerre donne naissance à une longue controverse, la « question royale », une partie de l'opinion reprochant au souverain d'avoir capitulé en 1940 et même favorisé la collaboration. Cette question passionnera l'opinion publique belge et étrangère après la guerre ; elle n'est pas sans rapport avec la question Pétain en France. Après sa libération par les Alliés, le gouvernement Van Acker s'oppose à son retour à la suite d'une campagne menée par la gauche. Le roi se retire en Suisse et la régence de Charles est prolongée. Le parti catholique veut le retour du roi et, aux élections de 1949 auxquelles les femmes participent pour la première fois, le gouvernement Eyskens accepte un projet de référendum. Les socialistes, dirigés par Spaak, exigent 66 p. 100 des voix. Le 12 mars 1950, à la suite d'un plébiscite sur la « question royale », la reprise des pouvoirs par le roi est acceptée à 57,68 p. 100 des voix. Aux élections de juin 1950, le Parti social-chrétien obtient la majorité absolue et le Premier ministre Duvieusart veut le retour du souverain. Le roi rentre le 22 juillet. Mais une vague de grèves et de manifestations violentes se déclenche, offensive des gauches et de la Wallonie. Face à la menace d'une marche sur Bruxelles, le 1er août 1950, Léopold III fait voter une loi attribuant ses prérogatives royales à son fils Baudouin. Il abdique en sa faveur le 16 juillet 1951. Désormais, il se tient à l'écart de la politique et il quitte le château de Laeken en 1959, sa présence, interprétée comme le maintien d'une tutelle sur le roi son fils, risquant de provoquer un mouvement d'hostilité contre la dynastie. Il se consacre alors à des voyages et à des études scientifiques en Amérique du Sud et en Afrique. La Belgique lui a fait des funérailles nationales.

— Josiane COEKELBERGHS-CUYPERS

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Leopold III - crédits : Hulton Archive/,Getty Images

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