SZONDI LEOPOLD (1893-1986)
Médecin hongrois, résidant à Zurich à partir de 1944, auteur du test projectif qui porte son nom, Szondi a élaboré une œuvre psychologique qui a exercé une influence déterminante sur les orientations actuelles de l'analyse clinique du sujet considéré comme l'acteur personnel du « drame humain ». Cette formule, introduite dans le vocabulaire psychologique par Politzer (1928), revêt dans le contexte szondien une signification plus profonde que dans les écrits du fondateur de la psychologie concrète. Le drame est, pour Szondi, l'indice perpétuel du « destin » (Schicksal) et se manifeste dans la vie individuelle par le choix. « C'est la faculté de choisir, écrit J. Schotte (1971), qui définit l'homme dans son humanité et ce sont les choix mis en œuvre par cette faculté qui, mis au centre de la psychologie, font basculer celle-ci d'une espèce de recherche de qualifications, toujours à mi-chemin de l'objectivation et de la moralisation, dans l'expérience vécue et vivante de tendances. » Les travaux de Szondi ont un fondement à la fois biologique et culturel. L'influence biologique s'est traduite par une référence à la constitution génétique du sujet sur l'orientation des choix. Quant à la dimension culturelle, elle converge avec la précédente dans une théorie de l'inconscient familial, générateur de types humains, dont la littérature fournit les exemples caractéristiques, et elle définit une problématique permettant de passer du point de vue génétique (biologique) au point de vue généalogique, ce dernier abordant les effets génétiques selon l'ordre de l'histoire personnelle vécue.
Szondi évoque, pour la plupart, le test qui porte son nom. Cette épreuve, dite « diagnostic expérimental des pulsions », est fondée sur le choix actuel de séries de photographies, représentant des cas qui vont de la simple perversion au pathologique proprement dit. En opérant ses choix, le sujet se situe lui-même dans sa « famille psychologique », d'après les sympathies et les antipathies qu'il manifeste à l'égard de ce matériel. Cette épreuve n'est, toutefois, qu'une facette de l'œuvre très vaste d'un clinicien qui, tant par l'ampleur de ses vues théoriques que par la pratique constante d'une psychothérapie renouvelée, a été à l'origine d'une des transformations les plus profondes de la psychanalyse depuis les enseignements de Freud.
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Écrit par
- Georges THINÈS : professeur honoraire à l'université de Louvain, membre de l'Académie royale des sciences et de l'Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, membre correspondant du Muséum national d'histoire naturelle de Paris
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