LÉPIDOPTÈRES
Éthologie
Mode de vie des adultes
À l'exception des Microptérygidés qui mangent les grains de pollen des Renonculacées, tous les papillons prennent une nourriture liquide (nectar des fleurs, liquides sucrés ou non). La plupart des espèces se posent pour butiner, mais quelques-unes (Macroglossa, etc.) s'immobilisent en vol devant une fleur dans laquelle pénètre la trompe qui est extrêmement longue. D'autres espèces, à trompe atrophiée, ne prennent pas de nourriture à l'état adulte (Euproctis, Orgya antiqua, Malacosoma neustria, Cossus cossus...). Le rythme d'activité des papillons est des plus variables selon qu'ils sont diurnes, crépusculaires ou nocturnes ; leur attitude au repos est d'ailleurs caractéristique ; les premiers maintiennent leurs ailes relevées verticalement de telle sorte qu'on ne voit que leur face inférieure, les autres ont leurs ailes étalées à plat sur le support ou en toit. Certains papillons présentent une curieuse ressemblance avec les objets sur lesquels ils se posent (homotypie) comme le Gastropacha quercifolia qui a l'aspect d'une feuille morte et se voit difficilement sur les troncs d'arbres. Un cas de mimétisme très curieux est celui qui existe entre deux espèces de Lépidoptères appartenant à deux groupes taxinomiques différents mais vivant en un même milieu et volant ensemble. Les espèces mimées (généralement défendues naturellement contre les prédateurs par leurs sécrétions nauséabondes) appartiennent aux Danaïnés (exemple Danaus chrysippus ) ; les espèces mimantes qui se mêlent à elles en petit nombre et profitent de leur protection appartiennent aux familles les plus diverses (exemple Hypolimnas nisippus, Nymphalidés).
En revanche, le dimorphisme sexuel est très fréquent chez les Lépidoptères. Parfois étendu à l'ensemble du corps et en particulier aux coloris des ailes, il se limite souvent à des différences subtiles (glandes odoriférantes, morphologie antennaire), jouant néanmoins un rôle important dans l'attraction des sexes. La sécrétion de substances odorantes joue, en effet, un grand rôle dans la reconnaissance des sexes. Il existe sur la surface des ailes des mâles des écailles glandulaires ou androconies. Ces écailles creuses qui sont en continuité avec une cellule sécrétrice hypodermique constituent un appareil émetteur de substances odorantes dont le rôle supposé est moins d'attirer les femelles à distance que de les mettre dans un état réceptif lors des préparatifs de l'accouplement. La morphologie des androconies extrêmement variable a été découverte grâce à la microscopie à balayage (R. Sellier, 1971). Chez les Lycaenides, elles ont l'aspect d'écailles de forme assez banale, bien que de taille fort réduite. Ce sont parfois de simples poils dont l'apex s'épanouit en bouquets (exemple : Satyridés, Argyridés). Chez les Hespérides, le poil androconial se fragmente en une chaîne de particules fusiformes qui se séparent les unes des autres et qui peuvent être dispersées dans l'atmosphère, formant ainsi un nuage de particules odorantes lors de la rencontre des sexes. Du reste, les papillons adultes consacrent une part essentielle de leur activité à la reproduction. Les œufs, de forme et de structure très complexe, sont pondus, isolés ou groupés de façon souvent caractéristique à la surface des végétaux sur lesquels se développeront les chenilles.
Mode de vie des chenilles
Pendant la marche comme au repos, l'adhérence au substrat est obtenue surtout à l'aide des crochets des fausses pattes abdominales qui fonctionnent en outre comme ventouses. Les pattes thoraciques servent surtout à la préhension des objets, principalement de la nourriture, sauf chez les espèces à fourreau portatif (exemple Psychidés). Le déplacement se fait par une sorte d'ondulation ; cependant les chenilles « arpenteuses[...]
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Écrit par
- Robert GAUMONT : docteur d'État ès sciences
Classification
Médias
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