LEPTOSPIROSES
Principaux caractères des leptospires
Morphologie
Les leptospires se présentent comme de petits filaments de 10 à 20 micromètres de longueur, de 0,1 micromètre environ de diamètre, formés de spires nombreuses et terminés en crochets à leurs extrémités. Ils sont très mobiles et très souples. En les examinant vivants à l'aide d'un microscope à fond noir, on les voit se déplacer par un triple mouvement : en vrille, par flexion et par détente comme un ressort.
Les leptospires ne sont pas colorables par les méthodes bactériologiques usuelles ; il faut utiliser la coloration de Giemsa ou la technique d'imprégnation argentique. Leur examen à l'aide du microscope électronique montre leur structure très particulière : le corps cellulaire est enroulé en hélice autour d'un filament axial inséré à chaque extrémité du corps cellulaire. Une enveloppe fragile engaine l'ensemble.
Culture
Les leptospires ne peuvent pas être cultivés sur les milieux utilisés en bactériologie courante ; ils exigent un facteur de croissance présent dans le sang ou le sérum ; on les cultive habituellement dans le milieu de Reiter et Ramme (sérum de lapin, eau physiologique, huile de vaseline), qu'il convient d'ensemencer largement et d'incuber à l'obscurité entre 28 0C et 32 0C ou dans le milieu d'Ellighausen, sans sérum de lapin, mais avec la fraction V de sérum de bovins.
Les leptospires se développent lentement ; leur nombre atteint son maximum vers le dixième jour.
Pouvoir pathogène expérimental
Le cobaye est l'animal de laboratoire le plus sensible ; cependant, toutes les espèces de leptospires ne sont pas également pathogènes pour lui. L'injection au cobaye de L. ictero-hemorragiae entraîne l'hyperthermie, puis un ictère bien visible à la conjonctive. L'animal meurt six à douze jours après l'inoculation. À l'autopsie, l'ictère et les hémorragies sont manifestes ; les leptospires sont particulièrement abondants dans le foie.
Structure antigénique
Il existe dans le filament axial un antigène H, protéique, dans la paroi un antigène O, polyosidique, et dans l'enveloppe un antigène de surface. Cette structure antigénique est d'un très grand intérêt, car il est très difficile de distinguer entre elles les diverses variétés de leptospires à partir de leurs traits spécifiques, morphologiques ou culturaux, d'autant que la recherche de leur pouvoir pathogène, par inoculation aux animaux de laboratoire, ne donne tout au plus qu'une orientation. Seules les réactions d'agglutination permettent de distinguer les différents leptospires.
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Écrit par
- Henri-Hubert MOLLARET : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Média
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