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LES ARTS EN FRANCE SOUS CHARLES VII (exposition)

L’exposition Les Arts en France sous Charles VII. 1422-1461, organisée par le Musée national du Moyen Âge en collaboration avec la Bibliothèque nationale de France (12 mars-16 juin 2024), proposait, dans l’espace un peu contraint du frigidarium des thermes de Cluny, un aperçu des développements artistiques que connurent, au temps de Charles VII, les territoires sous obédience royale. Il s’agit là d’un grand sujet d’histoire de l’art qui a inspiré bien des études savantes, mais jamais jusque-là une exposition d’une telle richesse, rassemblant plus de 130 pièces d’archives, armes, objets d’art, peintures, sculptures, vitraux, tapisseries et manuscrits enluminés, dont nombre d’œuvres majeures.

L’affirmation de l’autorité royale

L’époque alterne batailles et trêves, c’est la guerre de Cent Ans, qui opposa de 1337 à 1453 les Plantagenêts aux Valois. Le 21 mai 1420, le traité de Troyes signé par Charles VI, roi de France, et Henri V, roi d’Angleterre, en présence de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, institue l’union des deux couronnes au détriment du Dauphin, le futur Charles VII, qui se voit ainsi dépossédé, contrairement aux règles de succession capétiennes.

En 1429, réfugié à Bourges, le Dauphin Charles reconquiert son trône, grâce à Jeanne d’Arc qui, après avoir libéré Orléans, rend possible le sacre de Reims. Une fois la paix conclue avec son puissant cousin bourguignon par le traité d’Arras (21 septembre 1435), Charles VII, d’un caractère moins indécis qu’on ne l’a dit, se lance dans des réformes militaires et institutionnelles, en s’assurant la loyauté de l’Église gallicane (« Pragmatique Sanction » de Bourges, 1438), le soutien financier des villes, et la soumission des féodaux (Praguerie, 1440).

La reconquête par les armes des territoires occupés (batailles de Formigny, en Normandie, le 15 avril 1450, puis de Castillon, en Aquitaine, le 17 juillet 1453) met fin à la guerre de Cent Ans. On notera au passage l’intérêt des documents exposés, dont les qualités calligraphiques attestent l’excellence pérenne du travail des chancelleries à travers ces temps troublés, comme en témoigne le parchemin du traité d’Arras ratifié par les ambassadeurs du roi de France (Paris, Bibliothèque nationale de France).

Outre qu’il se révélera capable d’imposer des procès exemplaires – comme celui de Jacques Cœur, reconnu coupable de crimes de lèse-majesté, de concussion et d’exactions en mai 1453, ou la réhabilitation de Jeanne d’Arc –, Charles VII, « le très victorieux roi de France », selon l’inscription du portrait peint par Jean Fouquet vers 1450-1455 (Paris, musée du Louvre) sort également grandi de la démonstration comme mécène.

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