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BENCHENEB LES

Famille algérienne qui a contribué à enrichir la culture arabe et à faire connaître à l'Occident le patrimoine arabo-islamique.

Muḥammad Bencheneb (1869-1929) est né à Médéa (Algérie). Il fait ses études à l'École normale d'instituteurs d'Alger-Bouzaréa, avant de s'inscrire à l'École des lettres d'Alger. Bencheneb bénéficie de ce fait de la culture française qui enrichit une solide formation arabe et lui révèle les méthodes de recherche modernes. D'une curiosité insatiable, il apprend l'hébreu, l'espagnol, le persan et le latin. En 1898, il est nommé professeur d'arabe à la médersa d'Alger et, en 1908, chargé de cours à la faculté des lettres qui vient d'être créée. En 1920, il est élu membre de l'Académie arabe de Damas. En 1922, il obtient le grade de docteur ès lettres. À la mort de René Basset, son ancien maître (1924), il lui succède à la chaire de langue et littératures arabes. C'est à lui qu'échoit l'honneur de représenter l'université d'Alger au Congrès international des orientalistes (1928). Les travaux de Bencheneb ont suscité un intérêt considérable dans les pays arabes et lui valent l'estime et l'amitié du shayk Muḥammad ‘Abdūh d'Aḥmad Taymūr (Égypte) et de Muḥammad Kurd ‘Ālī (Syrie). Ils sont également appréciés par des orientalistes européens comme Cordera, Miguel Asín Palacios (Espagne), Griffini (Italie) et Kratchkowski (Russie). Ils révèlent une vaste ouverture d'esprit, une grande rigueur scientifique et un attachement indéfectible aux valeurs islamiques. De son œuvre riche et variée, nous citerons l'édition critique de l'ouvrage d'Abū l-‘Arab Les Groupes de savants de l'Ifrīqiya (Tabaqat ‘ulamā'Ifrīqiya, 1915-1920) ainsi que Proverbes arabes de l'Algérie et du Maghreb (1905-1907) et Abū Dulāma, poète bouffon de la cour des premiers califes ‘abbāsides (1922).

Fils de Muḥammad, Saadeddine Bencheneb (1907-1968) est un professeur d'université et un chercheur aussi brillant. Élu doyen à la faculté des lettres d'Alger en 1964, il contribue à donner un cachet arabe et national à cette institution. Il possède parfaitement l'arabe, le grec, le latin, le français, l'espagnol. Il joint à une érudition profonde une clairvoyance et un esprit d'analyse qui lui permettent d'aborder les domaines les plus divers : philologie, critique littéraire, étude du folklore, etc. Mais il a eu surtout le mérite de jeter en Algérie les bases de la littérature comparée, en publiant d'intéressantes études où il rapproche Edmond About d'al-Muwayliḥī, révèle les origines arabes de Cervantès, décèle des réminiscences de la poésie arabe andalouse dans l'œuvre de García Lorca, met en lumière l'influence des littératures européenne et américaine sur la poésie et le théâtre arabes modernes. Parmi ses ouvrages nous citerons La Poésie arabe moderne (grand prix de la littérature d'Algérie, 1944), Contes d'Alger (1946), Les Humanités grecques et l'Orient arabe moderne (1956).

Né en 1915, Rachid Bencheneb est le frère de Saadeddine ; il a soutenu en Sorbonne une thèse sur Sa‘dī en France (1946). Il se consacre d'abord à l'enseignement supérieur (1937-1945), avant d'entreprendre une carrière administrative en Algérie puis en France. Ses études sur le théâtre arabe font autorité.

— Sayed Attia ABUL NAGA

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Écrit par

  • : docteur ès lettres (Sorbonne), agrégé de l'Université, interprète à l'O.N.U., Genève

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