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LES BUDDENBROOK, Thomas Mann Fiche de lecture

Le roman Les Buddenbrook a valu à Thomas Mann (1875-1955) non seulement d'être connu en Allemagne dès le début du xxe siècle, mais aussi de conquérir par la suite une gloire internationale. Il est en effet à l'origine, comme le jury suédois tint à l'indiquer expressément, du prix Nobel de littérature qui a été décerné à l'écrivain en 1929.

Quand il commence à écrire ce premier roman, Thomas Mann a vingt-deux ans. Il écrit à son ami Otto Grautoff qu'il a « soudainement découvert un sujet », l'histoire de sa propre ascendance. Le livre est terminé en juillet 1900. Il paraît en octobre 1901, avec pour sous-titre : « Le Déclin d'une famille ».

Thomas Mann s'est donc appuyé sur l'évolution du commerce en céréales que l'un de ses ancêtres avait fondé à Lubeck en 1790. Mais ce sont ses lectures qui ont été déterminantes. Il s'est nourri de Léon Tolstoï, de Paul Bourget, de Theodor Fontane, et surtout d'un roman des frères Goncourt, Renée Mauperin. Pour la philosophie, Schopenhauer et Nietzsche ont été déterminants. À l'époque, Thomas Mann ne connaissait pas encore les Rougon-Macquart d'Émile Zola : c'est bien à Nietzsche qu'il a emprunté l'idée de décadence.

Un roman de la crise

Le roman se déroule d'octobre 1835 à l'automne 1877. Onze parties le composent. Le récit remonte au fondateur de la maison de commerce, Johann, un homme travailleur et pieux. Après avoir conclu un mariage d'argent, il perd son épouse, morte en couches en lui laissant un fils, Gotthold. Il se remarie avec une jeune fille fortunée de Hambourg qui lui donne un second fils, Jean. Celui-ci va être associé à la direction de la firme, puis la reprendre avec succès. Il aura, de son côté, quatre enfants : Thomas et Christian, Clara et Tony.

La partie centrale du roman est consacrée à cette troisième génération des Buddenbrook. C'est à l'aîné, Thomas, que revient la firme. Marié à une riche Hollandaise d'Amsterdam, il a lui-même un fils, Hanno. Brillant, estimé, Thomas est coopté comme membre du conseil municipal de Lubeck. Mais sous le poids de ses « obligations privées et publiques », il ressent, dès l'âge de trente-sept ans, « un relâchement de son ressort, une accélération de l'usure ». Plus tard, en méditant une page de Schopenhauer, il tombe dans une sorte d'ivresse métaphysique. S'ensuit un examen de conscience qui le plonge dans le pessimisme. Il veut voir d'abord en son fils Hanno son possible successeur. Vain espoir. Hanno dispose d'une « constitution peu robuste », et il éprouve un « frisson de répugnance et d'angoisse » devant l'avenir social qui lui est promis. Thomas s'en rend compte, lucidement. Tombé malade, il transcrit ses dernières volontés : la firme Buddenbrook devra être liquidée dans un délai d'un an après sa disparition. La dernière partie du roman raconte l'agonie de Hanno, qui meurt à seize ans, d'une fièvre typhoïde, au printemps 1877. Avec lui s'éteint la branche masculine de la famille.

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    ...employé dans un sens péjoratif, stigmatisant un courant littéraire qui se complaît dans la laideur. Néanmoins, on a tendance aujourd'hui à considérer Thomas Mann comme un auteur naturaliste, notamment pour son roman LesBuddenbrook(1901) dont la construction suit l'évolution et la déchéance progressive...
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