CORI LES
Biochimistes américains d'origine tchèque dont les noms sont restés liés aux esters phosphoriques, et qui ont joué un rôle important dans l'étude du métabolisme du glucose. Né à Prague, Carl Ferdinand Cori (1896-1984) commence ses études à Trieste, où son père dirige la station biologique marine, et les poursuit à la faculté de médecine de l'université germanique de Prague dont il sort diplômé en 1920. La même année il épouse l'une de ses condisciples, Gerty Theresa Radnitz (1896-1957). Il travaille en Autriche un an à la faculté de médecine de Vienne et un an à celle de Graz, tandis que, de 1920 à 1922, Gerty Cori (diplômée la même année que son mari) travaille à l'hôpital des Enfants de Vienne. En 1922, ils acceptent l'invitation du State Institute for the Study of Malignant Disease de Buffalo, s'installent aux États-Unis et reçoivent la nationalité américaine en 1928. En 1931, ils quittent Buffalo pour la Washington University School of Medicine de Saint Louis où Carl Cori est professeur de pharmacologie, puis de biochimie (1946). Gerty Cori est l'assistante de son mari à Buffalo et à Saint Louis. Ceux que le monde scientifique nommera bientôt « les Cori » reçoivent en 1947 (un siècle après la découverte du glycogène par Claude Bernard) le prix Nobel de médecine et de physiologie (qu'ils partagent avec l'Argentin B. Houssay) pour leurs travaux sur le métabolisme des glucides.
Dès 1922, à Buffalo, ils étudient sur l'animal le processus de la transformation du glycogène en glucose et inversement (glycogénolyse et glycogénogenèse) ; ils en montrent le déroulement par des travaux fondamentaux et décrivent le cycle du glucose alimentaire et de l'acide lactique dans l'organisme (cycle de Cori). En effet, ils isolent, en 1936, le premier ester phosphorique, le glucose-1-phosphate, nommé « ester de Cori » (« The Formation of Hexosephosphate Esters in Frog Muscle », in Journal Biol. Chem.). En outre, ils précisent le rôle de certaines enzymes telles que l'adénosine triphosphatase, l'hexokinase, la phosphoglucomutase et surtout la phosphorylase (The Enzymatic Conversion of Phosphorylase a to b, 1945), ainsi que celui des hormones (insuline en particulier), dans le métabolisme glucidique et sa régulation. Ils ont vérifié leurs découvertes en réalisant in vitro la synthèse du glycogène à partir du glucose et des diverses enzymes.
Indépendamment de son mari, Gerty Cori s'est intéressée à l'hérédité des maladies dues à l'accumulation de glycogène dans le foie et dans d'autres tissus, et elle a montré que ces glycogénoses proviennent soit de l'insuffisance, soit de l'absence totale de certaines enzymes qui jouent un rôle dans la synthèse ou l'utilisation du glycogène (« Glycogen Structure and Enzyme Deficiencies in Glycogen Storage Disease », in Harvey Lect., 1952). Elle est la troisième femme, après Marie Curie et sa fille Irène Joliot, à recevoir le prix Nobel de médecine.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
Classification