LES DIX COMMANDEMENTS, film de Cecil Blount De Mille
Officiellement, Les Dix Commandements (The Ten Commandments, 1956), la dernière œuvre du réalisateur américain Cecil B. De Mille (1881-1959) et son plus gros succès, est le remake d'un film muet qu’il réalisa en 1923, et dans lequel, à la manière de D. W. Griffith dans Intolerance (1916), il confrontait l'histoire biblique et un épisode contemporain sur le thème de la rivalité entre deux frères. La nouvelle version, d’une durée de 3 heures et 40 minutes, se consacre à développer, de façon magistrale et très librement, quelques pages du livre de l'Exode. De Mille fit preuve d'ingéniosité pour trouver les moyens de réaliser cette œuvre colossale ; la concurrence naissante de la télévision, limitée au petit écran et à l'image en noir et blanc, incitait le cinéma à déployer les prestiges du grand spectacle pour retrouver le public, et ce n'est pas non plus un hasard si l'œuvre suit de près deux autres grands succès traitant des origines de la chrétienté, Quo Vadis ? (1951) de Mervyn LeRoy et La Tunique (The Robe, 1953) de Henry Koster, premier film à utiliser le CinémaScope. De Mille, spécialiste, depuis le muet, du film antique épicé d'orgies, et qui venait de faire triompher Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show on Earth, 1952), avec déjà Charlton Heston, se devait de relever le défi.
L'Égypte ancienne, puis la Terre promise
Moïse (Charlton Heston), enfant trouvé dans un panier d'osier sur le Nil, est élevé par la sœur du Pharaon Séti Ier. Ce dernier veut en faire son héritier, au grand dépit du fils légitime, Ramsès (Yul Brynner). Mais Moïse a la révélation de son origine, celle d'un fils d'esclaves juifs. Refusant l'amour de Néfertari (Anne Baxter) et l'affection de Séti, qui feraient de lui le futur Pharaon, il part dans le désert, où il épouse la bergère Séphora. Il voit le Buisson Ardent, et entend le message de l'Éternel lui disant qu'Il est le vrai et le seul Dieu, et lui dicte sa mission. Séti mort, c'est à Ramsès que Moïse demande la liberté de son peuple. Ramsès la refuse et pour le convaincre, l'Éternel envoie les sept plaies d'Égypte. Le Pharaon doit céder, et c'est enfin l'Exode, la traversée de la mer Rouge dont les eaux s'ouvrent par miracle, et la tentation pour le peuple juif de revenir à l'idolâtrie (culte du Veau d'or), au moment où Moïse, sur le Sinaï, reçoit les Dix Commandements et les Tables de la Loi.
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Écrit par
- Michel CHION : écrivain, compositeur, réalisateur, maître de conférences émérite à l'université de Paris-III
Classification
Média
Autres références
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BERNSTEIN ELMER (1922-2004)
- Écrit par Juliette GARRIGUES
- 847 mots
Il est l'auteur d'une des plus célèbres musiques de film, celle des Sept Mercenaires. Mais le compositeur et chef d'orchestre américain Elmer Bernstein est aussi – aux côtés de ses compatriotes Alex North et Bernard Herrmann – un des protagonistes du renouveau du langage musical cinématographique...