LES ÉLÉGIES DE DUINO, Rainer Maria Rilke Fiche de lecture
Une partie de la vie et de la mort
Dans la lettre du 13 novembre 1925 à Witold von Hulewicz, le traducteur polonais des Élégies, Rilke définit ainsi le sens des Élégies : « Dans les Élégies, l'affirmation de la vie et de la mort se révèlent ne faire qu'un. Reconnaître l'une sans l'autre serait, telle est l'expérience ici fêtée, une limitation qui exclurait finalement tout infini. La mort est la face de la vie détournée de nous, non éclairée par nous. [...] Nous sommes les abeilles de l'Invisible. Nous butinons éperdument le miel du Visible, pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'Invisible. » [cette dernière phrase est en français dans le texte].
Comme le dit Maurice Blanchot, « nous devons être les figurateurs et les poètes de notre mort ». Le « chant est existence », la poésie pour Rilke – et c'est ce qui en fait un des poètes exemplaires du xxe siècle – n'est jamais séparée de notre destin terrestre mais, débordant les limites de notre subjectivité, elle nous plonge aux confins de l'indicible. « Indiciblement, je consens à toi. » (IXe Élégie)
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Écrit par
- Francis WYBRANDS : professeur de philosophie
Classification
Média
Autres références
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RILKE RAINER MARIA (1875-1926)
- Écrit par Claude DAVID
- 3 477 mots
- 1 média
...de la princesse de La Tour et Taxis à Duino sur l'Adriatique, qu'il composa les deux premiers de ces grands poèmes (et quelques bribes de deux autres). Les autres élégies ne devaient naître que dix ans plus tard et ailleurs, mais, pour rendre hommage à son hôtesse et pour célébrer cette pathétique rupture...