LES FAUSSES CONFIDENCES (P. de Marivaux) Fiche de lecture
Les Fausses Confidences, comédie en trois actes de Marivaux (1688-1763), fut représentée pour la première fois le 16 mars 1737 au Théâtre-Italien. C'est la dernière des « grandes » pièces de l'auteur. À bien des égards, elle représente un aboutissement de l'évolution de son œuvre dramatique vers une forme de comédie en prose marquée par une sorte de réalisme bourgeois. Très souvent reprise dans la seconde moitié du xxe siècle, elle n'avait pas connu le succès immédiatement après sa création.
Le triomphe de l'amour
L'action se déroule à Paris, dans la maison de Mme Argante. Dorante, un jeune homme pauvre mais très beau, cultivé et issu d'une famille de moyenne bourgeoisie ruinée, se présente chez Araminte, la fille de Mme Argante, pour occuper chez elle un poste d'intendant. En réalité, il est épris de la jeune femme, veuve d'un riche financier. Avec la complicité active de Dubois, son ancien domestique passé au service d'Araminte, il veut s'en faire aimer pour l'épouser. Mais Araminte est aussi courtisée par le comte Dorimont qui veut la prendre pour femme afin d'éviter avec elle un coûteux procès et qui entend lui présenter un autre intendant. Dubois prend la direction des opérations. Feignant de trahir son ancien maître, il révèle secrètement à la jeune femme l'amour romanesque dont elle est l'objet. Araminte, immédiatement séduite par la beauté physique de Dorante, le retient en dépit de cette révélation. Mme Argante, le comte et Marton, la suivante d'Araminte qui s'est éprise de Dorante, constituent des obstacles que Dubois réussit non seulement à lever mais encore à utiliser dans son plan. À chaque péripétie, Araminte prend le parti de son bel intendant. Progressivement, au fil des intrigues de Dubois, le désir inavoué devient amour. Contrainte par la révélation publique de ses sentiments de renvoyer le jeune homme, Araminte franchit le pas et lui déclare son amour. Dorante réussit alors une ultime manœuvre, en avouant le stratagème tout entier : « Dans tout ce qui s'est passé chez vous, il n'y a rien de vrai que ma passion, qui est infinie, et que le portrait que j'ai fait ; tous les incidents qui sont arrivés partent de l'industrie d'un domestique, qui savait mon amour, qui m'en plaint, qui, par le charme de l'espérance du plaisir de vous voir, m'a, pour ainsi dire, forcé de consentir à son stratagème : il voulait me faire valoir auprès de vous. » Araminte, vaincue, pardonne tout, et annonce son mariage au comte et à Mme Argante.
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Écrit par
- Pierre FRANTZ : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
Classification
Média