GRIMALDI LES
Importante famille génoise remontant à Othon Canella, consul à Gênes (1133) et dont le fils Grimaldo donna le nom à une descendance prolifique. Parmi ces Grimaldi, François, dit la Malice, s'empara en 1297, par surprise et pour peu de temps, du rocher de Monaco, terre provençale donnée en fief par l'empereur des Romains à Gênes (1191), avec l'accord du comte de Provence (1241). Essaimant à Cagnes et en de nombreux endroits de la côte, les Grimaldi revinrent souvent sur le rocher, établissant peu à peu une coseigneurie de famille, le terme de seigneur n'apparaissant qu'en 1342, avec accord de Gênes en 1437. Un Grimaldi de la branche d'Antibes usurpa le pouvoir « légitime » de sa femme Grimaldi, et le duc de Savoie reconnut le premier qu'il n'avait aucun suzerain à Monaco en 1489. Le roi de France, comte de Provence, reconnut à son tour la souveraineté de celui qui n'était que son serviteur en 1512, et Charles Quint fit de même, en tant qu'empereur des Romains, suzerain théorique, par le traité de 1524, ce qui n'empêcha pas Monaco de tomber sous le protectorat espagnol. Un seigneur se déclara bientôt prince (1612), et l'Espagne admit cette titulature dès 1633 ; il secoua le joug espagnol et se mit sous protectorat français, par le traité de Péronne en 1641, y gagnant le duché de Valentinois, qui était pairie de France, et le marquisat des Baux. Les Grimaldi devenus princes de Monaco s'éteignirent dans les mâles en 1731, alors que la cour de Versailles les admettait comme « princes étrangers ». Louis XIV donna la fille du dernier prince à un seigneur breton, un Goyon Matignon, comte de Thorigny, qui prit les nom et armes des Grimaldi, au grand mécontentement d'autres Grimaldi qui protestaient encore au xixe siècle. Les nouveaux Grimaldi du rocher reçurent le duché de Valentinois et perdirent leur principauté en 1793, leur terre étant annexée à la France ; ils reconnurent le fait accompli, et Napoléon fit l'un d'eux baron. La chute de l'Empereur rendit Monaco à son prince (1814), mais le protectorat de la Sardaigne remplaça celui de la France (second traité de Paris, 1815). La révolution de 1848 fit que Menton et Roquebrune, fiefs sardes dont le prince était seigneur, se réunirent à la Sardaigne et devinrent ainsi français en 1860 : le prince y renonça, la garnison sarde s'en alla et, totalement libre sur un territoire exigu, il se déclara prince souverain, mais fut obligé de signer de nombreux accords avec la France, le plus important étant celui de 1918, ratifié par les puissances en 1919. Le prince Louis II, mort en 1949, eut une fille illégitime à qui il fit épouser un Polignac, lequel abandonna les nom et armes des Polignac pour ceux des Grimaldi : c'est lui le père du prince Rainier III. Né en 1923, ce dernier est monté sur le trône en 1949 et a régné jusqu'à sa mort en 2005. Descendantes légitimes par des princesses monégasques Grimaldi (issues des Goyon-Matignon), plusieurs familles ont incarné le véritable droit. Depuis la renonciation des ducs d'Urach (branche morganatique de la maison de Wurtemberg) pour cause de nationalité (1924), les Guigues de Moreton de Chabrillan puis les Caumont La Force ont réclamé le trône qui leur est dû, encore que la France, puissance ayant droit de regard, ait reconnu la succession des Polignac.
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Écrit par
- Hervé PINOTEAU : vice-président de l'Académie internationale d'héraldique
Classification
Autres références
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GÊNES
- Écrit par Michel BALARD , Encyclopædia Universalis , Jacques GUILLERME et Michel ROUX
- 4 722 mots
- 3 médias
...suscité de telles réussites, mine l'État que les grandes familles se disputent en continuelles luttes de factions : guelfes contre gibelins, Fieschi et Grimaldi contre Doria et Spinola. La vie politique est une succession de complots, de renversements et d'exils. Les consuls, renouvelés tous les ans, dirigent... -
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