LAGRENÉE LES
Les deux frères Louis et Jean-Jacques Lagrenée, dits respectivement l'Aîné et le Jeune, n'occupent sans doute pas une place primordiale dans l'histoire de la peinture française du xviiie siècle. Ils n'en sont pas moins importants à considérer, car leur œuvre, surtout celle de Louis, le plus doué, illustre parfaitement les ambiguïtés de la fin de ce siècle. Élève de Carle van Loo, Lagrenée l'Aîné (1725-1805) commença sa carrière en Russie et ne s'établit définitivement à Paris qu'en 1763. Au Salon de 1759, il avait exposé une Vénus et Vulcain (musée de Chalon-sur-Saône), assez maladroite, où l'influence de Van Loo est manifeste : de petits Amours joufflus peuplent la scène, la déesse est une grosse fille sans beaucoup d'élégance. Peu à peu le style de Lagrenée s'épure ; de son maître, il garde une certaine chaleur de pinceau, qui donne du charme à presque tous ses tableaux ; le coloris s'éclaire et s'allège, sous l'influence de la mode nouvelle, à la grecque, dont Vien était le propagateur. De petits tableaux comme La Mélancolie du Louvre (env. 1785) ont une séduction un peu facile, qui assigne à Lagrenée dans la peinture une place comparable à celle de Pajou en sculpture.
Jean-Jacques Lagrenée (1740-1821) est un peintre plus faible ; une œuvre comme son Baptême du Christ (1768, cathédrale Saint-Gatien, Tours), correctement dessinée, reste fade de sentiment comme de couleur.
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Écrit par
- Georges BRUNEL : ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres, conservateur des objets d'art des églises de la Ville de Paris
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