LAMETH LES
Aristocrates libéraux à la fin de l'Ancien Régime, les frères Lameth participent à la guerre d'Indépendance des États-Unis ; législateurs sous la Révolution, ils deviennent officiers généraux après la déclaration de guerre à l'Autriche. L'aîné, Théodore, Alexandre, Victor comte de Lameth (1756-1854), est élu député du Jura à la Législative, et il est un des sept membres de la Législative à voter contre la déclaration de guerre en avril 1792. Il passe en Allemagne pour échapper à une arrestation et rentre après le 18-Brumaire. Mais il est tenu à l'écart de la politique par Napoléon et par la Restauration, ne siégeant comme député que pendant les Cent-Jours, comme représentant de la Somme.
Le cadet, Charles, Malo, François comte de Lameth (1757-1832), est député de la noblesse d'Artois aux États généraux. À la déclaration de guerre, il rejoint l'armée du Nord, mais abandonne son poste après le 10 août 1792 ; il s'exile, fonde une maison de commerce à Hambourg et rentre en France après le 18-Brumaire. Il reprend du service armé en 1809, puis se rallie à Louis XVIII. Député en 1829, il signe L'Adresse des 221 contre Charles X et prend parti en faveur de Louis-Philippe.
Le benjamin, Alexandre, Théodore, Victor baron de Lameth (1760-1829), député de la noblesse du bailliage de Péronne aux États généraux, apparaît, lui aussi, comme un libéral, montre beaucoup d'ardeur lors de la nuit du 4 août 1789 et fonde, en novembre 1789, la Société des amis de la Constitution et de la liberté qui deviendra le club des Jacobins. Il forme ensuite avec Barnave et Duport le triumvirat et se rapproche de plus en plus de la Cour, surtout après la fuite à Varennes. Au cours de l'hiver 1791-1792, avec son frère Charles, il inspire La Gazette universelle qui pousse à la guerre : il espère qu'une démonstration diplomatique et militaire de l'étranger fera accepter aux Français une révision constitutionnelle. Il déserte de son commandement en même temps que La Fayette. Libéré par les Autrichiens au bout de trois ans, il rejoint la maison de commerce de son frère à Hambourg, rentre après le 18-Brumaire et sert l'Empire en qualité de préfet, le plus souvent en poste dans de nouveaux départements qu'il faut assimiler (comme Rhin-et-Moselle, 1805, Roër, 1806, Pô, 1809). Baron d'Empire, préfet de la Somme sous la première Restauration, il est pair de France lors des Cent-Jours, un des « capitulards » de juin 1815. Député de l'opposition de 1819 à sa mort, il représente la Seine-Inférieure et siège sur les bancs des libéraux.
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Écrit par
- Roger DUFRAISSE : agrégé de l'Université, maître assistant à l'université de Caen
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