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LES MALAVOGLIA, Giovanni Verga Fiche de lecture

Giovanni Verga - crédits : 
Biblioteca Ambrosiana/ De Agostini/ Getty Images

Giovanni Verga

Lorsque Giovanni Verga (1840-1922) écrit Les Malavoglia, l'unité italienne est toute récente. Le pays est encore en grande partie agricole et le Sud pratiquement exclu du premier développement industriel des années 1880. Quant à l'intellectuel italien, il manifeste une certaine méfiance envers le progrès scientifique, qui tend à supplanter les valeurs traditionnelles. En renonçant à l'idéalisme romantique de ses premiers romans, Verga opère un tournant avec Les Malavoglia.

Ce roman fait partie du cycle des Vaincus, qui devait représenter, à différents niveaux de l'échelle sociale, la « lutte pour la vie », théorisée à l'époque par Darwin. Les Malavoglia constituent le premier niveau du cycle. Les protagonistes en sont de petites gens qui luttent pour leur survie. Le second roman, Mastro-Don Gesualdo (1889), met en scène le destin tragique d'un petit-bourgeois enrichi. Mais le projet de Verga s'inscrit aussi dans la lignée de Manzoni (1785-1873) et tend à donner aux humbles, aux faibles, aux vaincus du progrès « qui lèvent les bras désespérés et plient la tête », une place à part entière dans la littérature.

La déchéance des Malavoglia

Le roman retrace la déchéance d'une famille de pêcheurs siciliens, dans le petit village d'Acitrezza (près de Catane), dans les années 1860-1870. Sous l'impulsion du patriarche, le grand-père, padron 'Ntoni, la famille décide d'améliorer son sort en achetant à crédit une cargaison de lupins qui, dès le départ, est avariée. Le navire qui la transporte, la Providence, fait naufrage, emportant le fils aîné, Bastianazzo. Commencent alors pour la famille de terribles difficultés dues à la dette contractée et à la mort de l'aîné, tandis que le jeune 'Ntoni part au service militaire.

Le sort continue de s'acharner sur la famille : appelé à combattre, le plus jeune fils, Lucca, meurt à la bataille de Lissa et, par honnêteté, les Malavoglia sont contraints d'hypothéquer leur maison. 'Ntoni, revenu de la ville où il a vu le luxe, se met à contester sa condition de pauvre pêcheur et n'a plus qu'une idée en tête, faire fortune dans le monde.

En attendant, le grand-père continue de se tuer à la tâche pour éponger la dette et va jusqu'à risquer sa vie, tout comme sa bru, qui est atteinte par le choléra. Le jeune 'Ntoni s'en va. Rentré sans le sou, il s'adonne à l'alcool et pratique la contrebande. Il finit en prison à la suite d'une bagarre qui met en jeu l'honneur de sa jeune sœur Lia, qui s'enfuit. Quand 'Ntoni revient de nouveau, il est condamné à repartir car il n'a plus sa place dans la communauté. Seuls Alessi, le petit dernier, et sa future épouse Nunziata restent dans la maison pour reconstruire le foyer.

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Écrit par

  • : agrégée d'italien, chargée de cours à l'université de Paris-III

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Giovanni Verga - crédits : 
Biblioteca Ambrosiana/ De Agostini/ Getty Images

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