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LES MAYAS AU PAYS DE COPÁN (exposition)

L'intérêt que peuvent susciter en France les civilisations précolombiennes se heurte généralement à la prudence et à la frilosité des éditeurs et des organisateurs d'expositions. Soit les civilisations et les arts préhispaniques sont traités dans leur ensemble, et le lecteur ou le visiteur se perd alors dans la complexité du tableau culturel qui lui est présenté, soit ils sont limités à un grand pays comme le Mexique ou le Pérou. Quant aux expositions thématiques, elles se réduisent à l'orfèvrerie, car les mots magiques de « trésor » et d'« or » attirent toujours les foules. Aussi faut-il saluer l'audace – récompensée par le succès – de l'équipe du centre culturel de l'abbaye de Daoulas (Finistère) pour avoir présenté, du 5 avril au 7 septembre 1997, Les Mayas au pays de Copán, exposition consacrée à l'archéologie du Honduras.

Ce pays mal connu d'Amérique centrale possède sur son sol les ruines de Copán, la plus méridionale des grandes cités mayas. Pour cette exposition, cependant, les Honduriens ont tenu à montrer que leur archéologie ne se réduisait pas à la seule civilisation maya qui, en termes de superficie, n'occupe qu'une infime partie du pays, le long de la frontière avec le Guatemala. Les cultures non mayas du Honduras étaient donc bien représentées à l'exposition : plus de cent cinquante objets, en majorité des céramiques, provenant pour la plupart du centre et de l'ouest du pays ; les réalisations les plus brillantes ne pouvant cacher leur dette vis-à-vis des grandes civilisations mésoaméricaines, en particulier la civilisation maya. Cela est manifeste dans le décor polychrome des vases qui met en scène des personnages dont la tête disparaît sous leur coiffe de plumes, et des animaux emblématiques de la fertilité (cormoran) ou des grandes puissances de l'Univers (serpent, jaguar). Sur de nombreux vases, des frises décoratives sont composées d'éléments indéfiniment répétés, inspirés des glyphes (caractères d'écriture) mayas. Malgré la qualité de leur artisanat (que les gens de Copán ont apprécié, comme l'atteste le fait que leurs tombes sont riches en vases provenant de la vallée de l'Ulua), ces cultures apparaissent marginales par rapport à la civilisation maya pour n'avoir pas connu d'écriture, pour avoir eu une architecture relativement rudimentaire (pas d'escaliers mais des rampes, des galets au lieu de pierres taillées, du torchis au lieu de murs en pierre, absence de voûte, etc.) et une sculpture monumentale peu développée. Dans la petite sculpture, par contre, les artisans de la vallée de l'Ulua ont produit d'admirables vases cylindriques en calcite, ornés d'animaux stylisés sur fond de volutes.

Malgré l'intérêt que présentaient ces cultures mal connues et somme toute très originales, c'est la civilisation de Copán qui constituait le cœur de l'exposition. Pour le visiteur, il était intéressant de pouvoir découvrir les Mayas non à travers des objets provenant de lieux divers et souvent de styles différents, mais à travers l'histoire et les productions d'une seule cité, ce qui était à la fois moins déroutant et plus complet. Il disposait ainsi de repères précis qui lui permettaient de mieux comprendre l'évolution du site, de comparer les objets, de retrouver des motifs traités sur différents supports, bref, d'avoir une vue d'ensemble sur Copán. Copán est, en outre, la cité maya la plus intensivement explorée (et cela dès 1891 !), et donc l'une des mieux connues. La vallée de Copán, occupée dès le début du Ier millénaire, devint maya dans les premiers siècles de notre ère. Une ville s'y développe à partir de l'an 400, date de la fondation d'une dynastie qui, lors de l'abandon du site en 800, aura compté seize souverains.[...]

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