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LES MONSTRES, film de Dino Risi

Farce, glamour et réflexion

Si critique sociale il y a, ce n'est pas sans ambiguïté. Les acteurs manifestent un plaisir si communicatif à jouer les crapules que l'on finit par penser qu'une société sans combinazioni serait ennuyeuse comme la pluie. Seul le premier sketch délivre une ébauche de « message » par le biais de son épilogue « moraliste » : ayant suivi de trop près les leçons de tricherie que son père lui a inculquées des années durant, l'enfant devenu grand se retourne contre lui et l'assassine... La suite, en 1977, sera parfois un peu plus engagée, comme le montre la comparaison entre les deux sketches qui, à quatorze ans de distance, s'attaquent à la télévision : celui de 1963 a beau s'appeler « L'opium du peuple », il ne propose qu'un mari trop occupé à suivre son émission favorite pour voir que sa femme le trompe. Dans les Nouveaux Monstres, en revanche, le bureaucrate qui rentre à la maison assiste au coin de la rue à une affreuse scène de violence ; or une fois chez lui il n'en souffle pas même un mot à ses proches réunis autour du téléviseur, comme si les pitreries qui en sortaient effaçaient progressivement le souvenir de la scène... Cela dit, à l'instar de son modèle, cette suite des Monstres contient son lot de farce, de glamour (Ornella Muti remplace Michèle Mercier) et de numéros d'acteurs (Alberto Sordi s'ajoute au duo Tognazzi-Gassman).

— Laurent JULLIER

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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