LES POÈTES MAUDITS, Paul Verlaine Fiche de lecture
Paul Verlaine (1844-1896) publie le 19 avril 1884 une plaquette sous le titre Les Poètes maudits, qui rassemble trois essais sur Tristan Corbière (1845-1875), Arthur Rimbaud (1854-1891) et Stéphane Mallarmé (1842-1898), poètes alors « incompris ». Cette édition, tirée à 253 exemplaires, paraît à Paris chez Léon Vanier avec des portraits hors texte de Corbière et de Rimbaud d'après Étienne Carjat et un autre de Mallarmé d'après Édouard Manet, commentés dans l'« Avertissement ». En août 1888, elle est suivie d'une deuxième parution chez le même éditeur, augmentée de trois essais : sur Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), Villiers de L'Isle-Adam (1838-1889) et « Pauvre Lelian », anagramme parodique de Paul Verlaine. Cette fois, les six portraits sont l’œuvre du caricaturiste espagnol Manuel Luque.
Un livre d’hommage
La « première série » de ces « médaillons » ou « tombeaux », genre très prisé à la fin du xixe siècle, fut d'abord publiée dans la nouvelle revue symboliste et décadente Lutèce (du 24 août 1883 au 5 janvier 1884). En ces débuts de la Troisième République qui voient s’affirmer un esprit bourgeois bureaucratique et rapace, l'ancien amant de Rimbaud fait scandale par sa vie d'ivrognerie, de violences et de dévergondage. En 1884, tentant de reprendre contact avec les milieux littéraires parisiens quittés depuis dix ans, il publie, en même temps que la première édition des Poètes maudits, le recueil Jadis et Naguère dont l'« Art poétique » séduit la jeune génération. Quant à la « seconde série », le portrait de Marceline Desbordes-Valmore paraît dans la revue Lutèce (7-14 juin 1885), puis dans La Vogue (18-25 avril 1885) de même que l’autobiographie dissimulée, « Pauvre Lelian » (7-14 juin 1886). À Paris depuis 1885, l'habitué des cafés, bientôt malade, rencontre beaucoup d'artistes dont Villiers de L'Isle-Adam.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Yves LECLAIR : professeur agrégé, docteur en littérature française, écrivain
Classification
Autres références
-
CORBIÈRE TRISTAN (1845-1875)
- Écrit par Yves LECLAIR
- 956 mots