PROCACCINI LES
Peintres lombards d'origine bolonaise. Ercole Procaccini (1520-1591) a été l'élève de Prospero Fontana, émule bolonais de Vasari. Il a également subi l'ascendant de Corrège, sans s'éloigner pourtant d'un académisme sage et assez froid (Conversion de saint Paul à San Giacomo Maggiore, 1573). Il part pour Milan en 1585, ouvre une école de peinture, exécute quelques tableaux pour les églises de Milan (Saint Augustin à San Marco) ou des environs (Saint Benoît, à la chartreuse de Pavie).
Camillo Procaccini (1551-1629), son fils, qui le suit à Milan, fait ses débuts près de lui, tout en cherchant d'autres exemples : celui de Parmesan et surtout des Vénitiens, comme en témoignent les œuvres qu'il laisse à Bologne (tableau d'autel à San Gregorio e San Siro, Adoration des bergers, Pinacothèque) et en Émilie (Jugement dernier, Création d'Ève, Scènes de l'Apocalypse à San Prospero de Reggio, 1585-1587 ; Couronnement de la Vierge à la cathédrale de Plaisance ; Saint Sébastien et Saint Roch, Vie de saint François à la Madona di Campagna, ainsi qu'à Plaisance). Son activité se poursuit ensuite à Milan et en Lombardie : Scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament à la cathédrale (1592-1609) ; fresques et tableaux dans plusieurs églises de Milan ; Histoire de Joseph au sanctuaire de Rho (1579-1602) ; Sainte Véronique (1605), Saint Jérôme, Annonciation (1616) à la chartreuse de Pavie. La qualité du dessin, le sens de la composition et des couleurs justifient son succès.
Mais le talent de Camillo Procaccini sera éclipsé par celui de son frère, Giulio Cesare (1570 env.-1625). Celui-ci, formé également par Ercole Procaccini, son père, a lui aussi étudié Corrège, Parmesan et leurs émules ; il a d'ailleurs séjourné à Parme avant de rejoindre sa famille à Milan où il se consacre d'abord à la sculpture (Saint Ambroise à la cathédrale, les anges du Couronnement de la Vierge à Santa Maria presso San Celso). Revenant ensuite à la peinture, il élabore une manière personnelle, tempérant par un accent plus détendu, plus léger, l'orientation pathétique de Cerano (Giovanni Battista Crespi) ou de Morazzone (Pier Francesco Mazzucchelli) : Sainte Famille, Annonciation, Visitation à San Antonio Abbate (1612). Il est plus proche de Cerano dans les grandes détrempes par lesquelles il complète, en 1610, la suite des Miracles de saint Charles Borromée (cathédrale de Milan), commencé par celui-ci en 1602. Après un séjour à Gênes (La Cène, 1612, église de l'Annunziata), Giulio Procaccini entre, avec Cerano et Morazzone à l'académie fondée, en 1621, à l'Ambrosienne par le cardinal Frédéric Borromée pour l'enseignement de la peinture. Tous trois peignent ensemble le Martyre de sainte Rufine et de sainte Seconde (1620-1625, Brera). Comme ses collaborateurs, Giulio reçoit de nombreuses commandes à Milan (Le Christ pleuré par les anges à Sant'Angelo, la Transfiguration à San Marco, diverses toiles et fresques pour la sacristie de San Vittore al Corpo) et à Pavie (Annonciation, Présentation au temple à la chartreuse, Les Trois Maries à la cathédrale, Deborah et Rachel à Santa Maria di Canepanova). Mais il garde auprès d'eux une place originale par la grâce tendre, la vivacité joyeuse et sensible de son inspiration.
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Écrit par
- Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE : critique d'art
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