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LES QUATRE CENTS COUPS, film de François Truffaut

Contre toute attente, ce premier long-métrage de François Truffaut (1932-1984) se voit sélectionné pour le festival de Cannes, en 1959. De plus, il y remporte le prix de la mise en scène. À vingt-six ans, Truffaut, critique et redoutable polémiste, est cependant loin d'être inconnu. Il a violemment attaqué dans Les Cahiers du cinéma et, plus encore dans l'hebdomadaire Arts, de plus large diffusion, tout l'establishment du « cinéma français de qualité », notamment les réalisateurs Claude Autant-Lara et Jean Delannoy. Les Quatre Cents Coups est conçu comme une sorte d'antithèse de Chiens perdus sans collier (1955), film de Delannoy portant sur la délinquance juvénile que Truffaut avait éreinté dans un article. Pour un coup d'essai, ce sera un coup de maître. Après la présentation cannoise, le film connaît un immense succès national, puis international ; séduit par la vérité des personnages, le public témoigne un engouement que Truffaut ne retrouvera qu'avec Le Dernier Métro, vingt ans plus tard, en 1980.

Une adolescence incomprise et des adultes sans mémoire

Antoine Doinel, un garçon de treize ans, est surpris en classe par son professeur en train d'admirer une photo de pin-up que les élèves font circuler. Il est puni. De retour à la maison, un logement exigu dans un vieil immeuble près de la place de Clichy à Paris, il est traité durement par sa mère. Son beau-père, qui s'intéresse essentiellement aux courses automobiles, tente de le faire un peu rire. Le lendemain, Antoine, qui a oublié d'écrire sa punition, fait l'école buissonnière avec son copain René. Sur le chemin du retour, il surprend sa mère dans les bras d'un homme. Quand Antoine retourne en classe, il justifie son absence en prétextant la mort de sa mère. Les parents sont convoqués et Antoine est violemment giflé par Monsieur Doinel. Il décide alors de ne pas rentrer chez lui et trouve refuge dans une imprimerie. Réveillé par les ouvriers, il erre dans Paris, vole une bouteille de lait, avant de retourner en classe. Sa mère, affolée, vient le chercher. Antoine lit Balzac et recopie un fragment de La Recherche de l'absolu pour sa composition de français. Le professeur lui donne la plus mauvaise note de la classe et veut l'envoyer chez le directeur. Il s'enfuit au Guignol avec René, puis tous deux choisissent de voler une machine à écrire dans le bureau de Monsieur Doinel. Ne pouvant la vendre, Antoine la rapporte et se fait surprendre par le gardien. Il est conduit par son beau-père au commissariat, puis transféré dans un centre de redressement. Sa mère vient le voir et lui annonce que c'est la dernière fois. Lors d'une partie de football, Antoine s'enfuit et court vers la mer.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Autres références

  • TRUFFAUT FRANÇOIS (1932-1984)

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    • 2 164 mots
    • 4 médias
    Après un court-métrage brillant, Les Mistons (1958), Les 400 Coupsest, avec Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais, l’événement du festival de Cannes 1959, même s’il n’obtient que le prix de la mise en scène. Outre l’originalité, la sincérité, la vivacité de l’écriture qui caractérisent ce film, la...