ROMANOV LES
Ce patronyme, qui était celui d'un boyard de la première moitié du xvie siècle, Roman (mort en 1543), appartient à une importante lignée de la noblesse moscovite médiévale. Le plus ancien de ses représentants, André Kobyla, était déjà au service du grand prince Siméon le Fier (mort en 1359) ; les descendants d'André apparaissent comme témoins dans les testaments des grands princes Dmitri Donskoï et Basile Ier.
La fille de Roman, Anastasie, épouse en 1547 le jeune tsar Ivan IV le Terrible, sur lequel elle semble avoir exercé, jusqu'à sa mort (1560), une influence bénéfique. Quant au fils de Roman, Nikita (mort en 1586), il fut l'un des hommes politiques les plus importants du xvie siècle russe ; on le trouve, en particulier, à la tête du gouvernement pendant les deux premières années (1584-1586) du règne de son neveu Théodore (Fédor), fils d'Ivan le Terrible et d'Anastasie. Aussi, le fils de Nikita, Théodore, revendique-t-il la couronne impériale, à la mort (sans héritier) du tsar son homonyme (1598). Mais celle-ci échoit à l'habile Boris Godounov qui, une fois tsar, fait arrêter son adversaire et le contraint à entrer dans les ordres (il reçoit alors le nom de Philarète) où il poursuit sa carrière. Elle le mènera, après bien des péripéties, à la fonction de patriarche de l'Église russe (1619-1633). Entre-temps, les états généraux (Zemskij sobor) avaient élu, comme tsar, à l'issue du Temps des troubles, le fils de Théodore Philarète, Michel (1613), installant ainsi sur le trône la dynastie des Romanov. Il faut toutefois remarquer qu'à partir de Pierre III (1761-1762), petit-fils de Pierre le Grand par sa mère Anne, et Hohenzollern par son père, les souverains russes ne se rattachent plus au fondateur de la dynastie que par la ligne féminine. Ajoutons encore que, par deux fois, le trône échut aux épouses des empereurs précédents : Catherine Ire de 1725 à 1727 et Catherine II de 1762 à 1796. Néanmoins, le patronyme Romanov sera conservé par tous les souverains russes jusqu'à Nicolas II (détrôné en 1917, mort en 1918) ; en 1913, le tricentenaire de l'élection de Michel fut marqué par d'importantes solennités.
Dominée par la forte personnalité de Pierre le Grand (1672-1725), la dynastie des Romanov n'a donné, dans l'ensemble, que des souverains médiocres.
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Écrit par
- Wladimir VODOFF : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
Classification
Média
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