ROSSELLINO LES
Matteo di Domenico Gambarelli, originaire de Settignano, eut cinq fils qui se consacrèrent tous à l'architecture et à la sculpture. Deux d'entre eux sont à mettre au rang des artistes majeurs de la première Renaissance italienne.
L'aîné, Bernardo, surnommé Rossellino (1409-1464), fut surtout un architecte. Il fut successivement au service des papes Eugène IV, Nicolas V et Pie II. Nicolas V l'employa, en particulier de 1451 à 1453, comme ingegnere et le fit travailler aux fortifications du Vatican (torrione de Nicolas V) ; il lui demanda aussi un plan régulateur pour le Borgo (quartier de Rome sis entre le Tibre et la basilique Saint-Pierre), plan resté à l'état de projet mais qui inspira les travaux exécutés, plus tard, au temps de Sixte IV. À Pienza, ville construite par le pape Pie II à l'emplacement de la modeste bourgade de Corsignano où il était né, il put réaliser en partie (1460-1462) un modèle de cité idéale, fortement influencé par les théories d'Alberti, dont il avait peut-être été le collaborateur à Florence (palazzo Rucellai) et qui lui dédia son traité d'architecture De re aedificatoria. Même dans le domaine de la sculpture, l'œuvre de Bernardo Rossellino s'impose par la clarté de la composition et l'originalité de l'invention : ainsi à Arezzo, à la partie supérieure de la façade de l'oratoire de la Miséricorde (1433-1434), et surtout au tombeau de Leonardo Bruni, à Santa Croce de Florence (1446-1450) qui influença durablement la typologie des monuments funéraires italiens.
Il eut pour élève, puis comme collaborateur, son plus jeune frère Antonio (1427-1479) qui prit aussi le surnom de Rossellino. Sculpteur très habile, il excella surtout dans le travail du marbre. On lui doit quelques bustes (Matteo Palmieri, 1468, musée du Bargello, Florence) ; des sculptures religieuses (Saint Sébastien, 1457, église d'Empoli ; Retable de la Nativité, église de Monteoliveto, Naples ; Saint Jean-Baptiste enfant, 1477, pour le Dôme de Florence, aujourd'hui au Bargello) et surtout des monuments funéraires, dont le célèbre tombeau du cardinal de Portugal (San Miniato al Monte, Florence, 1460-1465). Le succès de cette œuvre fut tel qu'Antonio Rossellino fut invité à en exécuter une réplique presque littérale pour le sépulcre de Marie d'Aragon (église de Monteoliveto, Naples ; inachevé en 1479, il sera terminé par Benedetto da Maiano). Il est possible que Rossellino ait aussi travaillé à Ferrare (tombeau Roverella à San Giorgio). Mais c'est à Florence qu'il exécuta sa dernière œuvre, la Madonna del Latte qui orne le tombeau de Francisco Nori à Santa Croce.
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Écrit par
- Jean-René GABORIT : conservateur général chargé du département des Sculptures, musée du Louvre
Classification
Médias
Autres références
-
DESIDERIO DA SETTIGNANO (av. 1430-1464)
- Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
- 481 mots