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Domenico Scarlatti

Domenico Scarlatti - crédits : De Agostini picture library/ Getty Images

Domenico Scarlatti

Né à Naples, Domenico Scarlatti étudia avec son père, puis avec Francesco Gasparini (1668-1727) à Venise ; il a peut-être aussi suivi l'enseignement de Gaetano Greco (1650-1728) dont il a subi l'influence. En 1701, il est déjà organiste de la chapelle royale de Naples ; puis, après un bref séjour à la cour de Toscane avec son père (1702), il fait ses débuts à Naples comme compositeur d'opéras. En 1705, il est à Venise, où se noue une durable amitié avec Haendel, son aîné de huit mois. Un peu plus tard, on le trouve à Rome, au service de la reine Maria Casimira de Pologne (1709-1714), pour qui il compose sept opéras, avant de devenir maestro di cappella de l'ambassadeur portugais et de la cappella Giulia (1715-1719).

Après un premier voyage au Portugal en 1720, Domenico est nommé maître de chapelle de la cour de Lisbonne, poste qu'il n'occupe qu'une année. Il quitte, en effet, Lisbonne pour Madrid, où il passe le reste de ses jours comme maître de chapelle de la cour (1729-1757), à la suite de son élève l'infante Maria Barbara, épouse du futur Fernando VI. Pendant sa longue carrière espagnole, au cours de laquelle son existence matérielle fut constamment compliquée par sa passion du jeu, il semble s'être exclusivement consacré à son œuvre pour clavecin, exception faite d'un Salve Regina composé dans les dernières années de sa vie. Il mourut à Madrid.

Les célèbres « sonates » pour clavecin n'ont de sonate que le nom ; mais chacune des trente pièces du recueil d'Essercizi (1738 : première publication de ses œuvres et la seule qu'il ait entreprise lui-même) est déjà intitulée « sonata ». On trouve cette dénomination dans toutes les publications ultérieures. Ces courtes pièces, d'une merveilleuse diversité, s'inspirent des genres les plus variés. Pour la plupart, elles sont de coupe binaire comme les morceaux de la « suite » ; elles s'en distinguent par la richesse harmonique, la fantaisie dans l'écriture instrumentale (croisements de mains, changements de registre ou d'octave), par l'originalité rythmique et souvent par l'utilisation libre de deux thèmes. Certaines pièces sont écrites à deux voix et comportent un chiffrage de la basse : elles étaient vraisemblablement destinées à un instrument solo (violon ou flûte), accompagné au clavecin.

L'attrait permanent des sonates de Scarlatti (qui doivent être jouées au clavecin, non au piano) tient essentiellement à leur liberté, à leur fantaisie et à leur remarquable diversité de style ou d'inspiration. Certaines ont la saveur et la vivacité des musiques populaires d'Espagne (K. 105 en sol maj. ou K. 492 en maj.) ou d'Italie méridionale (K. 421 en ut maj. ou K. 519 en fa min.), d'autres fascinent par l'exceptionnelle originalité de l'écriture, notamment sur le plan harmonique (K. 124 en sol maj., K. 119 en maj., K. 175 en la min., K. 490 en maj.). Parfois leur ampleur déborde largement le cadre de la musique de clavier du temps, annonçant les grands poèmes pianistiques de Liszt (K. 447 en fa dièse min. ou K. 206 en mi maj.).

La principale source des sonates de Scarlatti est une collection de manuscrits (non autographes) conservés à Venise et contenant 496 pièces. D'autres manuscrits sont à Parme, Münster, Vienne, Londres, Cambridge... Une réédition moderne de 545 sonates a été publiée à Milan à partir de 1906. Puis, le musicologue américain Ralph Kirkpatrick en a catalogué 555. Les autres œuvres de Scarlatti consistent en quatorze opéras ou intermezzi (dont un seul, Narcisso, nous est parvenu intégralement), quelques œuvres religieuses (dont un admirable Stabat Mater à 10 voix), des oratorios et une cinquantaine de cantates de chambre.

De Pietro Scarlatti (1679-1750) on ne connaît que l'opéra Clitarco[...]

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Scarlatti : généalogie des musiciens de la famille - crédits : Encyclopædia Universalis France

Scarlatti : généalogie des musiciens de la famille

Domenico Scarlatti - crédits : De Agostini picture library/ Getty Images

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