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TAYMŪR LES

Le célèbre philologue Aḥmad Pasha Taymūr veilla sur l'éducation de ses deux fils, Muḥammad Taymūr (1892-1921) et Maḥmūd Taymūr (1894-1973), dirigeant minutieusement leurs premières lectures, leur révélant en particulier la littérature arabe classique. Pour le reste, il leur laissa la plus grande liberté. Les deux frères passaient une partie de l'année à la campagne, dans les domaines de leur père. Sans contrainte, ils couraient à travers champs, acquérant ainsi cette connaissance directe de la nature et du peuple qu'on retrouvera dans leurs œuvres.

Après un séjour en France où il fréquenta les salles de théâtre plus que l'université, Muḥammad Taymūr publia une série d'articles sur les pièces jouées à l'époque par les troupes arabes. Par leur objectivité et leur lucidité, ces études contribuèrent à la rénovation du théâtre. Il écrivit alors en arabe dialectal des pièces réalistes, mais la mort ne laissa pas à son talent le temps de s'épanouir.

Disciple et continuateur de son frère, Maḥmūd Taymūr connut dès la première heure le succès en publiant, en 1925, Le Cheikh Gum‘a et autres récits (Al-Shaykh Gum‘a wa ḥikāyāt ukhrā). Il écrivit depuis une centaine de nouvelles dont deux recueils furent traduits en français sous les titres Les Amours de Sami, suivis de dix contes égyptiens (1958) et Le Courtier de la mort et autres contes égyptiens (1951). On lui doit également plusieurs romans ainsi que des pièces de théâtre. Nommé, en 1950, membre de l'Académie de langue arabe, Maḥmūd Taymūr essaya d'assouplir l'arabe de manière à lui permettre de mieux s'adapter aux réalités contemporaines. Il publia une étude des Problèmes de la langue arabe (Mushkilāt al-lughah al'arabiyyah, 1956) et un Dictionnaire des termes de civilisation (Mu‘ǧam al-Hadārah, 1961). Maître incontesté de la nouvelle, Maḥmūd Taymūr fut souvent comparé à Maupassant ; comme ce dernier, il brosse des portraits sans indulgence des basses classes sociales et de la bourgeoisie égyptiennes. Son théâtre présente avec le même réalisme des personnages authentiques et quotidiens, d'où sa popularité.

— Sayed Attia ABUL NAGA

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Écrit par

  • : docteur ès lettres (Sorbonne), agrégé de l'Université, interprète à l'O.N.U., Genève

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  • ARABE (MONDE) - Littérature

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    Comme ̣Taha ̣Husayn ou Mạhmūd Taymūr (1894-1973), Mạhfụ̄z cesse momentanément d'écrire avec l'arrivée au pouvoir, en 1952, des Officiers libres (incarnation des aspirations progressistes), témoignant, s'il en était encore besoin, de l'engagement jamais démenti de la littérature dans l'histoire....