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Les fils de Giambattista

Giandomenico fut l'élève et le collaborateur de son père. Dans ses premières peintures, il reprend de façon conventionnelle les thèmes paternels (Chemin de croix de l'église de San Polo à Venise, exécuté en 1747-1749, toile de l'église paroissiale de Merlengo, datée de 1750). On peut en dire autant des trois dessus-de-porte de la Kaisersaal de Würzburg (1751), qui cependant se caractérisent par un souffle intimiste et rien moins qu'héroïque. Cette veine personnelle s'affirma progressivement dans les tableaux de genre, Charlatans, Menuet, Mascarade, et dans la décoration de la villa Valmarana (1757), qu'il exécuta avec son père, et qui représente, souvent avec ironie, les faits et gestes de la vie quotidienne. À Madrid, où il séjourne de 1761 à 1770, ce qu'il a laissé de plus valable doit être recherché moins dans ses œuvres de grande dimension (Glorification de l'Espagne de l'antichambre du Palais royal) que dans ses petites toiles d'inspiration plus intimiste (Le Nouveau Monde, Les Chiens danseurs, L'Arracheur de dents, Le Bachot, Les Polichinelles) et dans les deux épisodes de l'Éducation de l'infant d'Espagne (collection particulière, Bergame), certainement exécutés avec l'aide de son père. À la mort de celui-ci, l'artiste rentra à Venise, où il fut élu d'abord maître (1772) puis président (1780) de l'Académie. Il poursuivit son activité dans la ligne de l'enseignement paternel, avec un style académique dénué de mordant. Les fresques de la villa de Zianigo (1791-1797), conservées aujourd'hui à Venise au musée de la Ca' Rezzonico, font cependant exception. Les thèmes qui lui étaient chers dans Le Nouveau Monde, le Menuet et les Aventures de Polichinelle reprennent une vigueur débordante de réalisme et de sous-entendus sociaux. Giandomenico se consacra aussi à la gravure, et laissa en particulier la savoureuse Fuite en Égypte, mais il échappe rarement à l'influence de son père, qui était riche des possibilités les plus modernistes et les plus anticonformistes. La revalorisation de ce peintre pourra offrir de nouvelles occasions de jugement ; mais elle est compromise par la tentative visant à lui attribuer des œuvres telles que le Consilium in arena du Museo civico d'Udine et le Procurateur de la pinacothèque Querini-Stampalia de Venise qui, par leur conception et leur qualité, appartiennent indubitablement à Giambattista.

<it>Alexandre et Campaspe dans l'atelier d'Apelle</it>, G. Tiepolo - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Alexandre et Campaspe dans l'atelier d'Apelle, G. Tiepolo

<it>Polichinelles amoureux</it>, G. Tiepolo - crédits : Cameraphoto/ AKG-images

Polichinelles amoureux, G. Tiepolo

D'abord tributaire de l'œuvre de son père, Lorenzo Baldissera fut ensuite fasciné par celle de Mengs ; il s'affirma en particulier dans l'art du portrait. Il sut saisir des moments de la vie populaire, sous un angle critique et psychologique, mais sa stature artistique est modeste.

— Aldo RIZZI

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<it>Abraham et les trois anges</it>, Giambattista Tiepolo - crédits :  Bridgeman Images

Abraham et les trois anges, Giambattista Tiepolo

Décor du palais Arcivescovile, G. Tiepolo - crédits : Cameraphoto/ AKG-Images

Décor du palais Arcivescovile, G. Tiepolo

<it>La Dernière Communion de sainte Lucie</it>, Giambattista Tiepolo - crédits :  Bridgeman Images

La Dernière Communion de sainte Lucie, Giambattista Tiepolo