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VENDÔME LES

Le comté de Vendôme (du nom d'une ville située dans le département actuel du Loir-et-Cher) ou de Vendômois fut entre les mains d'une lignée de féodaux très proches du roi capétien après avoir été vassaux du duc de France, le Robertien Hugues le Grand et son fils Hugues Capet : ils étaient même comtes de Paris et de Melun, seigneurs de Corbeil. Le comté de Vendôme passa par héritage aux lignées des comtes d'Anjou puis de Nevers et, enfin, aux seigneurs de Preuilly et à ceux de Montoire, comme Bouchard VII (mort en 1374 env.), comte de Vendôme et de Castres, dont la sœur Catherine épousa Jean de Bourbon, comte de la Marche ; ainsi le comté passa aux Bourbons (des cadets de Vendôme furent grands officiers de la couronne au xvie siècle, princes de Chabanais et s'éteignirent autour de 1560). Charles de Bourbon, comte de Vendôme, fut fait duc par François Ier (févr. 1515) et fut chef de la branche des Bourbons à la mort du connétable (1527) ; son fils Antoine, deuxième duc, devint roi de Navarre par mariage avec Jeanne, reine de Navarre, dame d'Albret ; leur fils Henri, prince puis roi de Navarre, était troisième duc de Vendôme avant de devenir Henri IV, roi de France (1589). Vendôme fut énergiquement pris par le nouveau roi qui ne put souffrir que son ancien duché soit entre les mains de la Ligue (nov. 1589) et le duché-pairie fut réuni à la couronne pour peu de temps, puisque Henri IV le donna à son bâtard, César Monsieur (1598), qu'il avait eu de Gabrielle d'Estrées et qu'il avait légitimé. N'ayant pas de nom de famille, le bâtard légitimé s'appela donc César duc de Vendôme et sa descendance porta le nom de Vendôme. Haute en couleur, cette lignée, qui avait obtenu un rang presque dynaste à la cour (1610), comporta ce même César (mort en 1665), général (un moment révolté contre le roi), surintendant général de la navigation, qui, de la duchesse de Mercœur, eut deux fils et une fille, duchesse de Nemours (ancêtre de Louis XV) ; le fils cadet, François duc de Beaufort, roi des Halles lors de la Fronde où il prit une active part contre le roi, fut aussi surintendant général de la navigation et mourut au siège de Candie contre les Turcs (1669) ; le fils aîné, Louis, d'abord duc de Mercœur puis de Vendôme, vice-roi de Catalogne et général, devint cardinal de Vendôme après la mort de sa femme (1669). Le duc Louis fut père de Louis-Joseph, duc de Penthièvre puis de Vendôme, illustre général, de « mœurs honteuses », mais qui sut assurer la couronne espagnole de Philippe V qui le combla d'honneurs en Espagne où il mourut (1712) sans postérité de son épouse ; son frère Philippe, dit le Prieur de Vendôme, grand prieur de France dans l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem ou de Malte, fut général, abbé et mena une vie dissolue avant de mourir, dernier des Vendôme, en 1727.

— Hervé PINOTEAU

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Écrit par

  • : vice-président de l'Académie internationale d'héraldique

Classification

Autres références

  • BEAUFORT FRANÇOIS DE VENDÔME duc de (1616-1669)

    • Écrit par
    • 142 mots

    Fils de César de Vendôme, donc petit-fils de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées. Son ascendance vaut à Beaufort d'être relativement épargné lors de la répression des incessants complots contre Richelieu et Mazarin. Lié à Cinq-Mars, le duc est obligé de s'enfuir en Angleterre. Revenu en 1642, à la...

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    ...Forez, Beaujolais, la seigneurie de Château-Chinon et, hors le royaume, les Dombes. La branche de Montpensier avait, outre la terre dont elle portait le nom, le dauphiné d'Auvergne et le comté de Sancerre.La branche de Vendôme possédait le comté de Vendôme et la principauté de La Roche-sur-Yon.