VESTRIS LES
D'origine florentine, mais établie à Paris vers 1746, la famille Vestris servit avec brio l'art chorégraphique et fournit à son époque de remarquables exécutants.
Gaétan (1729-1808), élève de Dupré, commence sa carrière à l'Académie royale de musique de Paris. « Il égale son maître en perfection et le dépasse en variété et en goût » (Noverre) ; il y succède à Dupré comme danseur en 1751. Renvoyé en 1754, il voyage, en compagnie de sa sœur Thérèse et de son frère Angelo, à travers l'Europe et règle en 1755 à Turin sa première chorégraphie. De retour à Paris, il est réengagé, à la fin de l'année 1755, par l'Académie royale de musique où il brille aux côtés de sa sœur, notamment dans les ballets Emprise de l'Amour et Amadis. « On doit convenir qu'il a adopté un genre si analogue aux grandes idées et à l'espèce d'enchantement propres au théâtre, qu'il occupe et remplit l'attention au point de faire illusion ; on voit dans ses pas seuls une espèce d'action complète et si bien mariée au spectacle que sa privation le rendrait imparfait » (La Feuille nécessaire, 19 nov. 1759). Aux environs de 1763, et durant plusieurs années, il se rend à Stuttgart, où il étudie aux côtés de Noverre ; il participe au rayonnement de l'œuvre de ce dernier à travers l'Europe. En 1761, Gaétan Vestris est nommé maître et compositeur de ballets à l'Académie royale de musique de Paris ; en disgrâce d'abord, il ne tiendra vraiment ce rôle que de 1770 à 1775 ; il y crée plusieurs ballets dont : Médée et Jason, Endymion (1773) et Nid d'oiseaux. Il paraît en 1781 à Londres avec son fils Auguste, et abandonne la scène en 1782.
Angelo Vestris (1731-1809) exerce ses talents de danseur et de comédien à l'Académie royale de musique de Paris, où il paraît aux côtés de sa sœur Thérèse et de son frère Gaétan. Il quitte Paris en 1757 et danse alors de 1761 à 1767 à Stuttgart.
Thérèse (1726-1811) fait ses débuts à Florence puis vient à Paris en 1746. Elle danse de 1751 à 1766 à l'Académie royale de musique. Partenaire de son frère Gaétan, notamment en 1757 dans l'Emprise de l'Amour, elle triomphe surtout dans Alceste : « Elle danse avec toute l'expression du plaisir et de la volupté qui la caractérise ».
Mais c'est surtout Auguste (1760-1842) qui assure la gloire de la famille. Fils naturel de Gaétan Vestris et de la danseuse Marie Allard (on les surnomme Vestr'Allard), il est l'élève de son père qui le présente au public de l'Académie royale de musique de Paris dès 1772 ; en 1773, le père et le fils dansent ensemble dans une chorégraphie de Gaétan, Endymion. Auguste est engagé en 1775 à l'Académie royale de musique ; en 1776, il est promu premier danseur ; en 1780, premier sujet. Ayant quitté la scène en 1816, il poursuit sa carrière comme professeur : Burnonville et Perrot figurent parmi ses élèves. Il paraît encore sur scène en 1835 pour la dernière fois à soixante-quinze ans, comme partenaire de Marie Taglioni avec laquelle il danse un menuet de cour.
Auguste Vestris apporte de nouvelles figures à la danse académique grâce à sa technique ; ainsi il crée des pirouettes variées (en attitude, arabesque, à la seconde), il transforme l'entrechat, qui devient « fouetté » et non plus « frotté », et il augmente le répertoire de sauts nouveaux. Il est le créateur d'un nouveau genre de « demi-caractère comique » ; Noverre, qui le jugeait « le danseur le plus étonnant de l'Europe », dit de lui : « son début dans le genre fut un triomphe : aplomb, hardiesse, fermeté, brillant, belle formation de pas, oreille sensible et délicate [...]. Auguste Vestris composa un nouveau genre d'architecture où tous les ordres, les proportions furent confondus et exagérés. Il fit disparaître les trois genres connus et distincts,[...]
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Écrit par
- Jane PATRIE : danseuse
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