LETTONIE
Nom officiel | République de Lettonie (LV) |
Chef de l'État | Edgars Rinkevics (depuis le 8 juillet 2023) |
Chef du gouvernement | Evika Silina (depuis le 15 septembre 2023) |
Capitale | Riga |
Langue officielle | Letton |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
1 875 000 (2024) |
Superficie |
64 594 km²
|
La Lettonie indépendante
Le mouvement populaire qui, dans la déliquescence d'une URSS finissante, a mené au rétablissement de l'indépendance de la Lettonie le 21 août 1991, a été alimenté tout au long des années 1980 par des griefs concrets que les Lettons opposaient à Moscou, allant de la question identitaire à la gestion économique, en passant par la lecture de l'histoire récente ou les préoccupations d'ordre écologique. Plus de vingt ans après son indépendance, la Lettonie est un État consolidé, qui peut se targuer d'avoir réussi sa transition. Pour cela elle a dû, comme les autres pays post-soviétiques, s'atteler à la redéfinition de son identité nationale et à la réorganisation complète de son environnement économique et politique, tout en s'appuyant sur un ancrage historique particulièrement fragile et dans un contexte démographique largement défavorable. Ces spécificités propres au pays ont été surmontées dans un laps de temps particulièrement bref, au cours duquel la Lettonie a réussi à remplir ses objectifs prioritaires, à savoir l'instauration d'un État démocratique et d'une économie de marché, et l'ancrage à l'Europe occidentale.
Une démocratie parlementaire stabilisée
Souhaitant affirmer le principe de continuité de l'État, la Lettonie a adopté, le 6 juillet 1993, le texte de la Constitution lettone du 12 février 1922, transformant par ce choix l'occupation soviétique en une parenthèse historique. La Loi fondamentale est depuis lors régulièrement amendée, en vue de la mise en conformité avec les normes des grandes démocraties. Un corpus législatif important y a été adjoint, conforme lui aussi aux principes démocratiques et européens. Ainsi, par exemple, la peine de mort a été abolie en 1999.
Démocratie parlementaire (la Saeima, composée de cent membres, est élue à la proportionnelle tous les quatre ans), la Lettonie est dotée d'organes exécutifs et législatifs qui fonctionnent en toute transparence. Le président est élu par le Parlement, pour une durée de quatre ans, et n'est doté que d'un faible pouvoir réel. Les trois premiers chefs d'État de la Lettonie post-soviétique ont joué un rôle essentiel dans l'acquisition puis dans la consolidation de cette indépendance : Anatolijs Gorbunovs a été l'un des rares secrétaires de comité central du Parti communiste à soutenir le mouvement vers l'indépendance. Président du Parlement à partir de 1988, il a assuré la fonction de chef de l'État jusqu'en 1993. Son successeur, Guntis Ulmanis, neveu du président d'avant guerre Karlis Ulmanis, a poursuivi jusqu'en 1999 sa politique réformiste et pro-occidentale, ce qui lui a valu quelques succès à la forte charge symbolique, comme, en août 1994, le départ des dernières troupes russes du sol letton. Vaira Vike-Freiberga, élue à la présidence en 1999 puis de nouveau en 2003, jouit encore aujourd'hui d'une popularité sans faille à l'intérieur du pays et d'une reconnaissance internationale tout à fait bénéfique à l'image de la Lettonie. C'est elle qui a présidé à l'entrée successive de son pays dans l'OTAN puis dans l'Union européenne, objectifs auxquels elle a travaillé sans relâche. Le mandat de Valdis Zatlers, qui lui a succédé en 2007, a été marqué à la fois par la détente qu'il a largement impulsée dans les relations avec la Russie et par l'irruption de la crise économique, à partir de 2008. Le président Andris Berzins, ancien homme d'affaires, œuvre, depuis son élection en 2011, dans un contexte économique particulièrement difficile.
Dans un premier temps, c'est le Front populaire letton, créé en octobre 1988, qui a régné sur la scène politique locale. Il a remporté les premières élections libres organisées[...]
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Écrit par
- J. A. ANDRUPS : historien de la littérature
- Céline BAYOU
: docteure en civilisation russe, option géographie (Institut national des langues et civilisations orientales), rédactrice pour les revues
Questions Internationales etP@ges Europe de la Documentation Française, corédactrice en chef de la revueRegard sur l'Est , chargée de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales - Suzanne CHAMPONNOIS : docteur de l'Université, ancien maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (histoire des pays Baltes)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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