LETTONIE
Nom officiel | République de Lettonie (LV) |
Chef de l'État | Edgars Rinkevics (depuis le 8 juillet 2023) |
Chef du gouvernement | Evika Silina (depuis le 15 septembre 2023) |
Capitale | Riga |
Langue officielle | Letton |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
1 875 000 (2024) |
Superficie |
64 594 km²
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La littérature
Après une exubérante floraison de chants populaires, la domination allemande qui s'étend sur la Lettonie au xiiie siècle, la conversion et la germanisation des habitants empêchèrent l'évolution normale de la littérature à partir de ce tuf initial. Il s'ensuivit que la littérature lettone ultérieure, qui demeura pratiquement orale jusqu'au xixe siècle, apparaît comme une tentative de pallier cette rupture et de rétablir une continuité avec les traditions et le folklore qui étaient ceux des premiers Lettons.
Au xixe siècle, le « réveil national » suscita des œuvres qui, tout en s'inspirant des sources populaires anciennes, abordèrent des thèmes nouveaux. Après 1850, les écrivains, issus bien souvent des campagnes, s'attachèrent, principalement dans le conte et dans le roman, à décrire la paysannerie : réalisme rustique où l'exigence morale du luthéranisme dominait. Dans les deux dernières décennies, fidèle au réveil national, l'intelligentsia lettone opposa une vive résistance à la russification du pays entreprise par Alexandre III. Si les changements accélérés que connaissait la société orientèrent alors beaucoup d'auteurs vers un naturalisme puisé aux écoles française et russe, expression même de leur adhésion aux idées nouvelles du socialisme, d'autres, cependant, davantage poètes, se faisaient les promoteurs de mouvements impressionnistes et symbolistes.
De cette polyphonie littéraire naquit une génération d'écrivains qui régnèrent dans les lettres à partir de l'indépendance, en 1918. Après la Seconde Guerre mondiale, un certain nombre d'auteurs émigrèrent et inaugurèrent en exil une nouvelle source de création lettone.
Des origines au réveil national
La poésie lettone est très ancienne et très riche en chants populaires (daïnos). K. Barons a publié (1900-1915) 35 789 chants et 182 000 variantes ; P. Šmits porta ce nombre à 60 000 avec quelque 100 000 variantes. Vers 1965, l'Institut du folklore letton, à Riga, avait recensé environ 900 000 chants de base et variantes inédits.
La littérature écrite n'a fait son apparition que tard, encouragée par le clergé allemand. Le premier livre imprimé connu est le Catechismuscatholicorum(1585). Du xviie siècle, il faut citer les psaumes tout à fait remarquables de C. Fuereccerus, qui introduisit certaines conventions métriques dans la poésie écrite lettone, les sermons de G. Mancelius, un maître de la prose, les œuvres de J. Reiters, qui traduisit des textes religieux, et de E. Glück, le traducteur de la Bible (1685-1689).
La littérature profane ne commence qu'au xviiie siècle, avec le pasteur et écrivain G. F. Stender (1714-1796), qui fut doyen de l'Église luthérienne et ardent défenseur des Lumières.
Au milieu du xixe siècle, à la période du réveil national, les Lettons prennent eux-mêmes la direction du domaine littéraire. Dziesmiņas(1856), recueil de vers de J. Alunāns (1832-1864), marque le début de la poésie moderne lettone. Désormais, la poésie populaire devint la source de l'inspiration littéraire, comme dans les poèmes de Mikelis Auseklis (pseudonyme de M. Krogzems, 1850-1879) et dans Lāčplēsis(1888, Tueur d'ours), poème épique de Andrejs Pumpurs (1841-1902), dont le héros est le symbole du Letton luttant pour la liberté. Le premier grand roman, Mērniekulaiki(1879, Au temps des arpenteurs), des frères Reinis et Matiss Kaudzītes, décrit de façon réaliste la vie des paysans lettons.
Le plus célèbre écrivain du réveil national fut J. Raïnis (Janis Pliekšāns, 1865-1929), qui avait pour principe : « vieux chants sur de nouveaux airs », les « vieux chants » étant l'imagerie des anciennes légendes et des traditions populaires, et les « airs nouveaux » les problèmes de la vie moderne. La plus profonde des pièces de celui qu'on a[...]
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Écrit par
- J. A. ANDRUPS : historien de la littérature
- Céline BAYOU
: docteure en civilisation russe, option géographie (Institut national des langues et civilisations orientales), rédactrice pour les revues
Questions Internationales etP@ges Europe de la Documentation Française, corédactrice en chef de la revueRegard sur l'Est , chargée de cours à l'Institut national des langues et civilisations orientales - Suzanne CHAMPONNOIS : docteur de l'Université, ancien maître de conférences à l'Institut national des langues et civilisations orientales (histoire des pays Baltes)
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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