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LETTRES DE MON MOULIN, Alphonse Daudet Fiche de lecture

<it>Alphonse Daudet et sa fille Edmée</it>, E. Carrière - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Alphonse Daudet et sa fille Edmée, E. Carrière

Recueil de brefs récits d'Alphonse Daudet (1840-1897), les Lettres de mon moulin ont paru pour la première fois en volume chez Hetzel en 1869, puis, dans leur version définitive, en 1879, chez Lemerre. Plus qu'à ses nombreux autres livres, romans (Fromont jeune et Risler aîné, Le Nabab, Les Rois en exil...), pièces de théâtre (Les Absents, L'Œillet blanc...) ou récits divers (Le Petit Chose, Tartarin de Tarascon, Les Contes du lundi...), Daudet leur doit sa célébrité. Celle-ci n'est pas sans ambiguïté : les Lettres de mon moulin ont bénéficié et pâti à la fois de leur statut d'œuvre pour la jeunesse, donc réputée mineure. Longtemps sources d'innombrables dictées et lectures scolaires, il leur reste à être reconnues pour leur qualité littéraire, qu'avaient soulignée, dès 1874, Zola et Barbey d'Aurevilly.

Un recueil à géométrie variable

Les vingt-quatre récits des Lettres de mon moulin ont été rédigés et publiés en quatre séries : « L'Arlésienne », « Nostalgies de caserne », « La Chèvre de M. Seguin », « Le Poète Mistral », « La Légende de l'homme à la cervelle d'or », « L'Agonie de la Sémillante », les deux « Ballades en prose », « Le Secret de maître Cornille » et « Le Curé de Cucugnan » ont paru dans le quotidien L'Événement entre août et novembre 1866. En octobre et novembre 1868, Daudet donne au Figaro « La Diligence de Beaucaire » (dont la première partie deviendra « Installation » dans l'édition en volume), « Les Vieux », « La Mule du pape » et « Le Portefeuille de Bixiou ». Un an plus tard, entre août et octobre 1869, paraissent, toujours dans Le Figaro, « Le Phare des Sanguinaires, « Les Deux Auberges » et « L'Élixir du révérend père Gaucher ». Ce sont ces dix-sept récits, augmentés de « À Milianah » (publié d'abord en 1864 dans La Revue nouvelle), qui composent la première édition. En 1879, pour l'édition définitive, Daudet ajoute six textes, dont cinq parus en 1873 dans le Bien public, puis en 1874 dans le recueil Robert Helmont (« Les Étoiles », « Les Douaniers », « Les Oranges », « Les Sauterelles » et « En Camargue »), et un – « Les Trois Messes basses » – venu des Contes du lundi (1875).

Ce « bricolage » éditorial confirme que Daudet n'avait pas de véritable plan d'ensemble lorsqu'il a commencé à écrire ses chroniques, mais qu'il s'est efforcé, après coup, de leur donner une certaine cohérence formelle, tout en laissant au lecteur le plaisir de la surprise. Ainsi, afin d'éviter de lasser l'intérêt du lecteur, l'auteur a-t-il savamment agencé des textes parus d'abord au fil de leur rédaction, jouant tantôt des oppositions (les « contes cruels » – « La Diligence de Beaucaire », « La Chèvre de M. Seguin », « L'Arlésienne », « Le Phare des Sanguinaires » – alternent avec les récits plus légers – « Le Secret de maître Cornille », « Les Étoiles », « La Mule du pape »...), tantôt des correspondances, avec des regroupements par « cycles » (le cycle marin : « Le Phare des Sanguinaires », « L'agonie de la Sémillante » ; le cycle algérien : « À Milianah », « Les Sauterelles »).

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