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MWANAWASA LEVY (1948-2008)

Levy Mwanawasa fut le troisième président de la Zambie, de 2002 à 2008.

Né le 3 septembre 1948 à Mufulira, en Rhodésie du Nord (auj. Zambie), Levy Patrick Mwanawasa appartient à la tribu Lenje. Après l'école secondaire Chiwala de Ndola, il étudie le droit à l'université de Zambie, à Lusaka, de 1970 à 1973. Devenu assistant dans un cabinet juridique à Ndola en 1974, il s'inscrit au barreau en 1975. Il monte ensuite sa propre société en 1978 et devient vice-président de la Law Association of Zambia en 1982. Entre 1985 et 1986, il est l'adjoint du procureur général de Zambie.

Lorsque le président Kenneth Kaunda approuve à contrecœur en décembre 1990 la formation de partis d'opposition, Levy Mwanawasa rejoint le nouveau Mouvement pour le multipartisme et la démocratie (M.M.D.) dirigé par Frederick Chiluba. Le 31 octobre 1991, représentant la circonscription de Ndola, il est élu à l'Assemblée nationale, avant d'en devenir le président. Le même jour, le Parti unifié de l'indépendance nationale du président Kaunda est vaincu. Frederick Chiluba est élu à la tête du pays ; il nomme Levy Mwanawasa vice-président.

Mais ce dernier démissionne en juillet 1994, en accusant le président Chiluba d'avoir rendu son poste insignifiant et le gouvernement d'être irresponsable et cupide. Il se consacre dès lors à l'exercice du droit. Alors que le second mandat de Frederick Chiluba prend fin, Levy Mwanawasa est, contre toute attente, nommé en août 2001 candidat du M.M.D. pour l'élection présidentielle. En décembre de la même année, il remporte le scrutin avec 28,69 p. 100 des suffrages seulement, devant les dix autres candidats qui contestent, dans un premier temps, ce résultat. Mais Levy Mwanawasa prête serment le 2 janvier 2002.

Si l'opposition retire rapidement ses plaintes, le président Mwanawasa est mis en difficulté lorsque le M.M.D. perd la majorité absolue à l'Assemblée nationale, conséquence notamment des politiques impopulaires menées par son prédécesseur. Celui-ci a par ailleurs tenté en vain de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat. Bien qu'il reste à la tête du M.M.D., et peut donc, selon certains, influencer le président Mwanawasa, ce dernier assoit rapidement son autorité et lance une campagne contre la corruption au sein de son parti, obligeant ainsi Chiluba à en abandonner la direction. Plus aucun doute ne subsiste sur d'éventuels liens entre les deux hommes lorsque l'Assemblée nationale vote, en juillet 2002, à l'unanimité la levée de l'immunité parlementaire de l'ancien chef de l'État.

Le président Mwanawasa commence en 2003 à réviser la Constitution afin d'encourager les réformes politiques, mais face à l'opposition des organisations chargées d'étudier la Loi fondamentale, aucun amendement ne sera adopté. Victime d'une crise cardiaque en avril 2006, le président Mwanawasa rassure le pays en affirmant qu'il peut toujours remplir ses fonctions. Candidat à sa propre réélection en septembre de la même année, il obtient 42,98 p. 100 des suffrages. Son rival le plus important, Michael Sata, crédité de 29,37 p. 100 des votes, dénonce des irrégularités et conteste les résultats. Des émeutes sporadiques éclatent dans les régions fidèles à ce dernier, mais le président Mwanawasa prête serment pour la seconde fois en octobre 2006. Mais il a une nouvelle attaque cardiaque à la fin du mois de juin 2008. Des rumeurs annonçant sa mort prochaine sont rapidement démenties par le gouvernement. Toutefois, Levy Mwanawasa meurt quelques semaines plus tard, le 19 août 2008, à Paris.

— Kenneth INGHAM

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Écrit par

  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Bristol, Angleterre, auteur
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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  • ZAMBIE

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    • 4 186 mots
    • 5 médias
    ...tente d'imposer sa candidature à un troisième mandat en 2001. Les protestations populaires le conduisent à s'effacer au profit de son vice-président, Levy Mwanawasa, qui est élu à la tête de l'État par une faible marge dans des conditions de fraude dénoncées par les observateurs. Le nouveau président...